Ile Maurice: Produits de base - Vers la fin des subsides

S'il fallait maintenir les subsides sur les sept produits de base, cela aurait coûté Rs 4,8 milliards. Hier, le ministre du Commerce a fait comprendre que ceux-ci seront donc enlevés et que les prix seront fixés, contrôlés, sans dire quand et comment.

En attendant, le porte-monnaie va-t-il de nouveau souffrir le martyre, alors que le panier pourrait peser Rs 1 300 plus lourd ?

C'est à demi-mot qu'il l'a annoncé... Lors de son allocution au Parlement hier, le ministre du Commerce, Soodesh Callichurn, a affirmé que les subsides sur des denrées de base ne seront pas maintenus pour la prochaine année financière 2022- 2023... Rappelant qu'en juillet de l'année dernière, le gouvernement a dû intervenir pour introduire ces subsides sur sept produits de base - dont plusieurs grains secs, l'huile, la margarine du fromage etc. - et qu'en décembre, la décision a été prise d'étendre la période à juin.

Le ministre du Commerce a précisé que "si les subsides avaient été maintenus pour la prochaine année financière, cela aurait été insoutenable car cela aurait coûté Rs 4,8 milliards, en assumant que les prix ne grimpent pas". Dans la foulée, il a cependant rajouté que les prix de ces sept produits seront fixés, sans en préciser les montants.

En attendant ces prix fixés, justement, les consommateurs risquent de payer le prix fort (voir tableau ci-dessous). Le caddie pourrait même coûter quelque Rs 1 300 de plus pour une famille de quatre personnes. Selon une analyse de la hausse des prix sur le dernier mois, la boîte de sardines, qui coûte aujourd'hui Rs 24 incluant les Rs 3 de subside, coûtera environ Rs 35 dans les mois à venir, sans subside.

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Quant à la boîte de tomate de 425 grammes, pour laquelle il faut actuellement débourser Rs 32 avec le subside de Rs 10, elle passera à environ Rs 45. Idem pour le lait en poudre d'un kilo, qui coûte actuellement Rs 206,50 avec un subside de Rs 41. Sans subside, dans pas longtemps, il faudra débourser environ Rs 281 pour le même produit...

Il faudra désormais attendre le système de "mark up" du ministère pour savoir comment ces prix seront contrôlés.

Jayen Chellum: "cela pourrait jouer contre les consommateurs"

Sollicité sur l'arrêt des subventions, Jayen Chellum, porte-parole de l'Association des consommateurs de l'île Maurice, se demande si cette décision et celle d'instaurer un système de limitation sur la marge de profit ne joueraient pas contre les consommateurs dans un futur proche. Ces subsides, dit Jayen Chellum, avaient été introduits pour maintenir les prix similaires à ceux qui avaient cours en janvier 2021. Le rationnel derrière était d'absorber l'inflation, la hausse des prix à l'international et la hausse du fret.

Avec le nouveau système, poursuit Jayen Chellum, le prix de vente ne sera pas limité, mais c'est le pourcentage de profit qui sera régulé, peu importe le prix d'achat déclaré. "Si on suit la logique de ce qui a été annoncé, c'est le consommateur qui va porter le fardeau des hausses", prévient- il. Dans la foulée, il demande si un système est prévu pour vérifier s'il n'y aura pas d'over-invoicing. Mais quoi qu'il en soit, le président de l'ACIM est d'avis que les prix vont monter et cela pourrait jouer contre les consommateurs. "Une telle décision aurait dû être prise après des discussions avec la population."

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