Afrique du Nord: Appel à revoir la Déclaration universelle des droits de l'homme pour promouvoir les droits de l'enfant sahraoui

Alger — Les participants au "Forum de la mémoire" organisé dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de l'enfant africain, ont appelé, mercredi à Alger, à revoir les conventions relatives à l'enfance et la Déclaration universelle des droits de l'homme pour mieux prendre en charge les droits de l'enfant, notamment l'enfant sahraoui, toujours privé de ses droits les plus élémentaires à l'éducation et à la santé.

S'exprimant lors de ce Forum organisé par l'Association "Mechaâl Echahid" et le quotidien "El Moudjahid", l'ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) en Algérie, Abdelkader Taleb Omar a passé en revue la souffrance de l'enfant sahraoui dans les territoires occupés et "les multiples formes de violations qu'il endure quotidiennement par l'occupant marocain en lui imposant des conditions déplorables qui l'ont privé de ses droits les plus élémentaires à la vie digne à l'instar des autres enfants du monde".

Il a indiqué que le peuple sahraoui célèbre la Journée de l'enfant africain "dans des conditions difficiles en raison de la reprise de la lutte armée, où l'enfant sahraoui est dépourvu des moindres conditions de la vie décente et est victime des souffrances causées par le colonisateur".

L'enfant, ajoute-t-il, "est exposé à tous types de politiques coloniales qui ciblent son éducation et sa formation scolaire, voire même ses mœurs, à travers les tentatives de l'occupant visant à répandre la drogue au milieu des jeunes, à veiller à l'effacement de son identité en inculquant à ceux qui ont eu la chance d'accéder à l'école, de fausses informations sur l'histoire de leur pays, et à procéder à l'emprisonnement de ceux qui proclament leur droit à l'indépendance".

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En dépit de toutes ces pratiques inhumaines qui n'ont rien à voir avec le droit humanitaire, l'enfant reste, dans les territoires occupés du Sahara occidental, attaché à son identité et ses mœurs, notamment son droit inaliénable à l'autodétermination et à l'indépendance, souligne le diplomate.

Il a en outre évoqué, dans son intervention, les conditions des enfants sahraouis dans les camps des réfugiés, relevant que "malgré les conditions d'asile, l'administration sahraouie, avec l'aide des autorités algériennes, a pu prendre en charge ces enfants en leur garantissant le droit à l'éducation et aux soins de santé".

De son côté, le chargé d'affaires à l'ambassade d'Afrique du Sud au Sahara occidental, Patrick Rankhumise, a affirmé qu'"en dépit du fait que les droits internationaux et humanitaires garantissent aux enfants du monde le droit à l'éducation et aux soins, la réalité de l'enfant sahraoui, soit dans les camps des réfugiés ou les territoires occupés, ne reflète en aucun cas cette protection", ce qui requiert, ajoute-t-il, "d'exiger aux Nations Unies et aux organisations internationales et humanitaires de garantir le droit des Sahraouis, à leur tête les enfants, à exercer leurs droits les plus élémentaires à l'éducation et à la santé, en attendant l'organisation d'un référendum d'autodétermination".

Le représentant de l'Afrique du Sud a saisi l'occasion pour réaffirmer "la nécessité pour le peuple du Sahara occidental de jouir de son droit à l'indépendance, conformément aux chartes et résolutions pertinentes des Nations Unies".

Pour sa part, le professeur d'histoire à l'Université d'Alger, Mohamed Lahcen Zeghidi, a estimé que les enfants au Sahara occidental "doivent constamment résister pour arracher leur droit à l'instruction, obtenir un diplôme et jouir de leur droit à l'indépendance", appelant à revoir les conventions des Nations Unies sur l'enfance et la Déclaration universelle des droits de l'homme afin de permettre aux enfants du Sahara occidental et du monde entier, notamment en Afrique, d'exercer leurs droits légitimes.

Le professeur d'université a en outre appelé les journalistes, les historiens et les associations à mettre à nu la souffrance des enfants en Afrique et au Sahara occidental, considéré comme la région du monde qui a le plus souffert de la brutalité de l'occupation.

M.Zeghidi a, par ailleurs, évoqué la plus grande enfumade d'enfants au monde qu'a subi l'Algérie en 1845 lorsque l'occupation française a décimé la tribu d'Ouled Riah, dont plus de 500 enfants, âgés d'une semaine à 15 ans, morts asphyxiés dans une grotte.

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