Congo-Kinshasa: A Goma, plusieurs milliers de personnes manifestent à la frontière avec le Rwanda

PicasaSoldats rwandais et congolais suivent une escarmouche à la frontière des deux pays où au moins un militaires des FARDC a été tué le 5 novembre 2012

Dans un contexte de tension entre Kinshasa et Kigali, les manifestants sont allés jusqu'à la frontière et jusqu'aux barrières qui séparent les deux pays. Un seul mot d'ordre : dénoncer "l'agression rwandaise".

Dès 7h ce matin, les manifestants étaient dans les rues de Goma, direction la frontière rwandaise. Ils étaient plusieurs à exprimer leur colère et souhaitent franchir les barrières qui séparent le Congo et le Rwanda. Pour Mapendo Kusudi, coordinateur du Club des auditeurs des droits de l'homme et l'un des organisateurs de la manifestation, le message est clair : " Non à l'agression rwandaise, non à l'occupation du pays par la rébellion du M23, oui aux forces armées de la République démocratique du Congo qui est en train de combattre pour l'intégrité du territoire."

Quand nous voyons la relation tendue entre nos deux pays et l'hypocrisie du Rwanda, nous disons non ! Le Rwanda joue à cache-cache [...] La société civile congolaise exige la rupture des relations diplomatique avec ce pays voisin.

Mapendo Kusudi explique les revendications des participants à ce rassemblement

Depuis que les attaques du mouvement M23 se multiplient dans l'Est congolais, les tensions montent entre les deux pays. La RDC accuse son voisin de soutenir le groupe rebelle et Kigali dément. Espoir Ngalukiye, militant au sein du mouvement citoyen la Lucha, attend une prise de position claire du président Félix Tshisekedi.

" Nous demandons au président de la République de parler. Il faut qu'il parle. Sinon, son silence est coupable. Le gouvernement congolais ne doit pas se contenter de choses symboliques. Dénoncer appartient à la société civile. Agir, sanctionner, prévoir, appartient au gouvernement. " Jusqu'à présent, les autorités congolaises se sont contentées de " condamner la participation des autorités rwandaises dans le soutien des M23". Mais la société civile attend une réaction plus concrète. Elle souhaite la rupture des liens diplomatiques entre le Congo et le Rwanda.

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Les manifestants ont été refoulés par la police, après quoi des violences ont éclaté. Deux églises ont été attaquées, des commerces pillés. Tous appartenant à des Tutsis congolais.

Maître Germain Ruvugiro, membre de la société civile, déplore ces violences et surtout l'amalgame qui est fait entre Tutsis congolais et rwandais.

Maitre Germain Ruvugiro

Depuis le 19 mai, l'ONU a enregistré au moins 123 000 personnes déplacées dans les territoires de Rutshuru et Nyiragongo, au Nord-Kivu, où l'armée affronte les combattants du M23.

Le gouvernement congolais déploie son arsenal diplomatique pour faire entendre sa voix. Le vice-Premier ministre congolais, Christophe Lutundula, chargé des affaires étrangères, tente ainsi d'obtenir une plus grande pression sur le Rwanda accusé d'agression.

Notre combat contre l'agression de la RDC par le Rwanda se mène tant sur le terrain des opérations militaires que sur le plan diplomatique [...] Nous attendons de la communauté internationale qu'elle applique les règles de droit international et sanctionne en conséquence cette agression conformément à la charte des Nations unies.

Christophe Lutundula

La Monusco assure n'avoir pas observé de troupes rwandaises ni dans les rangs des rebelles du M23, ni sur le territoire congolais. La mission onusienne répond également au gouvernement rwandais : les troupes congolaises ne sont pas en collusion avec les rebelles hutus rwandais FDLR.

Il y a un mécanisme politique pour vérifier ces allégations-là.

Le lieutenant-colonel Harvey Fréderic, chef de liaison de la Monusco auprès de l'armée congolaise

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