La grève générale du secteur public ce jeudi 16 juin en Tunisie a fortement mobilisé, selon l'Union générale tunisienne du travail (UGTT). C'est à l'appel du premier syndicat du pays que près de 200 entreprises publiques ont bloqué le pays. Une mobilisation qui met la pression sur le président Kaïs Saïed.
Transports, aéroports, administrations et entreprises publiques à l'arrêt : pour le secrétaire général du puissant syndicat, Noureddine Taboubi, la grève générale est un véritable succès. Du haut de son podium, devant le siège de l'UGTT à Tunis, il avance 96% de taux de participation. De quoi mettre en joie les centaines de grévistes présents, comme Rim Kefi, responsable syndical des transports publics : "La grève générale est une réussite à 100%, tout le transport est bloqué : transports terrestre, aérien, maritime, tout le monde est solidaire ".
Pour elle, il n'y avait pas d'autre choix que la grève : "La situation du pays s'aggrave de jour en jour et personne ne prête oreille à l'UGTT. Il a tendu la main plusieurs fois, mais sans aucune réponse réelle et sincère ".
Augmenter les salaires
La majorité des employés évoquent une grève purement sociale, avec pour principale demande l'augmentation des salaires pour pallier la forte inflation. C'est le cas d'Adnene Belakhdher, fonctionnaire au sein d'un ministère : "Toutes nos revendications concernent seulement notre travail. Nous n'avons aucune demande politique ni rien d'autre. C'est seulement cela notre objectif ".
Mais la réussite de cette grève pourrait avoir de lourdes conséquences pour le président Kaïs Saïed. D'autant que le leader syndical a tenu un discours très politique, critiquant le dialogue national proposé par le chef de l'État pour une nouvelle Constitution ainsi que les négociations avec le FMI.