Plus de 18 millions de personnes se retrouvent en situation d'insécurité alimentaire aiguë après une quatrième saison des pluies sèche en Éthiopie, en Somalie et au Kenya. Plus de sept millions de têtes de bétails en ont déjà fait les frais.
En Éthiopie, le Programme alimentaire mondial ne peut assister que la moitié des sept millions d'individus touchés par la sécheresse, auquel il faut ajouter les victimes de la guerre civile, comme le précise David Beasley, le directeur du PAM, en visite dans le pays : "Il y a environ 20 millions de personnes en insécurité alimentaire en Éthiopie, dont 13 millions dans le Nord. Et on compte plus de sept millions de personnes prises au piège par la sécheresse."
Le PAM demande un demi milliard de dollars pour répondre à cette crise. Car aujourd'hui, faute de moyen, il doit rationner. "Les rations de céréales, qui étaient de 15 kg par personne et par mois, ont été réduites à 12, et aujourd'hui on est obligé de les réduire à 10 ", regrette Claude Jidibar est le chef de file de l'organisation en Éthiopie.
La pire sécheresse dans la Corne de l'Afrique en 40 ans s'inscrit qui plus est dans un contexte mondial sous forte tension, reprend David Beasley : " La guerre en Ukraine n'a fait qu'exacerber ce qui était déjà une crise alimentaire mondiale. Aujourd'hui, les prix des céréales augmentent encore plus et il y a une pénurie d'engrais. Et les prix continueront d'augmenter d'ici la fin d'année. "
La Corne de l'Afrique pourrait connaitre pour la cinquième fois consécutive une saison des pluies sèche en fin d'année. Selon l'ONG Oxfam, 350 000 enfants pourraient mourir de faim dans la Corne de l'Afrique cet été.
■ Le nombre de déplacés ne cesse d'augmenter
Le rapport de l'Agence des Nations unies pour les réfugiés, le HCR, publié jeudi 16 confirme cette tendance. Ce rapport explique que le nombre de personnes contraintes de fuir leur foyer se situe aujourd'hui au niveau le plus élevé jamais atteint : 89,3 millions de personnes ont été déracinées en 2021 à cause de la violence, des percussions, des violations de droits humains mais aussi de la crise climatique. Pour Céline Schmitt, porte-parole du HCR, le changement climatique accentue les difficultés des populations les plus vulnérables.