Burkina Faso: Installation président communauté musulmane - Le Coran et bâton d'el hadj Moussa Kouanda

A l'issue du 13e congrès ordinaire de la Communauté musulmane du Burkina Faso (CMBF), tenu en octobre 2021, c'est lui qui, à l'unanimité, avait été choisi pour conduire l'association.

El hadj Moussa Kouanda, ainsi qu'il se nomme, a reçu un exemplaire du coran et un bâton de commandement en guise d'installation officielle dans ses fonctions de président de la structure, le 18 juin 2022 dans la cuvette du Palais des Sports de Ouaga 2000. L'homme d'affaires entend œuvrer au retour de la cohésion au sein de cette entité qui a connu une crise ouverte durant ces trois dernières années et faire face au défi majeur qu'est la lutte contre le terrorisme.

C'est la toute première fois et cela est sans doute lié au contexte national que l'installation d'un président de la Communauté musulmane du Burkina Faso (CMBF) fait l'objet d'une cérémonie solennelle qui a réuni des autorités politiques du pays dont le Premier ministre, Albert Ouédraogo, représentant du président du Faso, Paul-Henri Sandaogo Damiba, en qualité de patron de la rencontre. Etaient également bien en vue des membres du gouvernement, des présidents d'institutions, des représentants de l'Eglise, des autorités coutumières et surtout des sommités islamiques venues de la Côte d'Ivoire, du Mali, du Sénégal, du Ghana, du Niger, du Bénin, pour ne citer que ces pays de la sous-région.

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Hommes, femmes, jeunes et vieux de la Oummah n'ont pas non plus marchandé leur participation à cette première initiative du genre et ne manquaient pas d'exulter rien qu'à entendre certains noms comme ceux du cheikh Haïdara ainsi que de l'imam Mahmoud Dicko du pays de Soundjata Keïta.

Se sont tour à tour succédé au parloir le secrétaire général du Palais du Moogh Naaba Baongho, le coparrain, Mahamadi Sawadogo de la Chambre de commerce et d'industrie du Burkina, le porte-parole des délégations étrangères, Aima Ousmane Diakité, président du Conseil supérieur des imams et des mosquées de Côte d'Ivoire, et le ministre des Affaires religieuses et coutumières, Issaka Sourwèma.

Ils ont, entre autres, salué la grandeur d'esprit qui a caractérisé les responsables de l'association qui ont pu surpasser la grave crise qui l'a ébranlée ces trois dernières années ou la nécessité pour la structure d'œuvrer pour faire de chacun ou de chacune de ses membres un musulman pieux, un acteur de la paix et de la cohésion sociale pour le Burkina Faso en particulier, de l'Afrique et du monde entier d'une manière générale.

L'exécutif, lui, a loué le thème, fort à propos, qui a été retenu par les responsables de l'association pour célébrer au même moment les 60 ans d'existence de la CMBF : " La communauté musulmane face au défi de la sécurité et de la cohésion sociale ".

L'heure est grave...

Passé l'étape des interventions, l'honneur a échu au cheikh Mahamoudou Bandé, chargé des Affaires islamiques, sous les regards du grand imam de Ouagadougou, el hadj Aboubacar Kassoum Sana ainsi que des 13 imams des 13 régions du pays, de donner un exemplaire du saint coran et un bâton de commandement à celui qui va diriger la CMBF durant les cinq prochaines années. El hadj Moussa Kouanda, après quelques clichés, s'est aussi rendu au pupitre pour décliner ses priorités qui tiennent primo au renforcement des liens de fraternité entre les membres de la communauté musulmane ; lui qui n'a pas attendu d'être installé avant de prendre son bâton de pèlerin à destination de toutes les tendances confondues de la Oummah afin de prêcher l'union et la solidarité. Secundo, son équipe et lui entendent nouer des relations de confiance avec les frères et sœurs en islam des pays frères et amis de la sous-région.

Tertio, ils vont se pencher sur la situation de l'islam face au défi sécuritaire au Burkina Faso. " C'est le lieu pour moi de présenter toutes mes condoléances aux familles qui ont perdu des fils et des filles du fait de l'insécurité. Nous prions pour le repos de leurs âmes et souhaitons qu'Allah, le Tout-Puissant, guérisse les blessés et facilite les conditions d'un retour digne de nos déplacés internes dans leurs villages respectifs ", a dit l'opérateur économique, connu, entre autres, dans la production de panneaux solaires et dans la cimenterie.

Et de laisser entendre que l'heure est grave (ndlr : terme qu'il a prononcé à quatre reprises) puisque la région est face à un péril qui fragilise les Etats, d'où l'urgence de se donner la main pour relever le défi et surtout de donner le bon exemple. A l'écouter, il est plus que jamais du devoir de la communauté musulmane et des guides religieux de rassembler et d'enseigner les préceptes de l'islam.

Pour traduire personnellement sa compassion aux personnes déplacées internes, el hadj Kouanda leur a fait un don de 100 tonnes de riz avant de demander à la communauté internationale et singulièrement à la Communauté des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) d'accompagner le Burkina Faso dans sa quête de paix, de cohésion et de développement.

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