Cote d'Ivoire: Table ronde - L'Ascad fait un diagnostic de la société ivoirienne

La société ivoirienne va mal. Indiscipline populaire, incivisme, insubordination, déviance et autres cas de dérèglement de valeurs sapent les bases morales de notre société ivoirienne, en dépit des actions de l'autorité.

C'est le diagnostic, sans complaisance, de la table ronde organisée, le 16 juin dernier, par l'Académie des sciences, des arts, des cultures d'Afrique et des diasporas africaines (Ascad) à l'amphithéâtre de la Conférence épiscopale régionale de l'Afrique de l'ouest (Cerao) à Cocody-Angré 7ème Tranche.

Au regard de l'ampleur que prennent certaines anti-valeurs, surtout, avec l'utilisation des réseaux sociaux qui amplifient ces maux et leurs avatars, les savants ivoiriens ont jugé idoine d'y réfléchir dans divers domaines. Et, ce sont cinq (05) panélistes, non des moindres, qui ont été commis pour exposer autour du thème : " La crise de l'autorité en Côte d'Ivoire ".

Le Pr Kouakou N'Guessan, sociologue et membre de l'Ascad ; Mme Loba Elisabeth de la société civile, membre de l'Ong " Jeunesse Debout " ; les enseignants Tuo Béatrice et Koné Brahima et le juriste Djevié Aka Bruno, avocat général ont, chacun selon son domaine de compétence, traité la question.

D'entrée, c'est le Professeur Kouakou N'guessan qui rapporte que la crise de l'autorité, en Côte d'Ivoire, résulte de " l'affaissement de l'appareil d'apprentissage ". En d'autres termes, le sociologue, qu'il est, a expliqué que le mal provient de la défaillance des institutions traditionnelles et modernes d'enseignement et de transmission du savoir.

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De l'urgence d'une thérapie de choc !

Quant à Loba Elisabeth, elle a indexé l'autorité parentale qui ne prendrait pas compte " les droits et surtout les avis des jeunes ". Mme Tuo Béatrice, elle, a dressé le tableau sombre de la crise de l'autorité dans le milieu scolaire : " Défaillance de l'autorité parentale à la base ou absence d'éducation aux valeurs, l'inconduite ou le manque d'éthique et d'intégrité des maitres, les anti-valeurs érigées en modèles dans la société, surtout que le respect du matériel (Ndlr : l'argent) a pris le dessus sur le respect tout court ". Pour l'avocat général, Djévié Bruno, " il faut tout simplement réinventer l'autorité, en donnant au droit toute sa place ".

Dans les échanges, avec l'auditoire constitué en général d'enseignants, de chercheurs, de cadres et d'étudiants, il est ressorti, invariablement, que la solution serait de réhabiliter les valeurs de civisme, de travail, de respect, de solidarité, de discipline et bien d'autres. La valorisation des personnes donnant le meilleur d'eux-mêmes, comme référent, dans la société ivoirienne devrait être encouragée.

" En mettant sur la place publique ce sujet sociétal, fondamental, l'Ascad, via son " Domaine des sciences sociales et culturelles ", voudrait jouer pleinement son rôle d'objecteur de politiques constructives pour le développement socioéconomique de la Côte d'Ivoire ", selon le Pr Antoine Hauhouot Asseypo, président de cette société savante indépendante. L'Ascad a pour mission notamment de se prononcer sur des questions d'intérêt et c'est le cas de ce thème qui est plus que d'actualité.

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