Congo-Kinshasa: Journée mondiale du réfugié - Les ONG exhortent à la résolution des problèmes des réfugiés

A l'occasion de la Journée mondiale du refugié, célébrée chaque année le 20 juin, la Fondation Bill Clinton pour la paix (FBCP) et le le collectif des Organisations non gouvernementales (ONG) des droits de l'homme en République démocratique du Congo (RDC) ont rappelé certains engagements renouvelés par la nouvelle représentante du Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) dans le pays, Mme Angèle.

Les ONG des droits de l'homme ont rappelé au haut fonctionnaire des Nations unies que la RDC accueille sur son sol des milliers de réfugiés et demandeurs d'asile, originaires de plusieurs pays africains dont le Liberia, la Sierra Léone, la République du Congo, l'Erythrée, la République centrafricaine, le Burundi, l'Ouganda, le Tchad, la Soudan et le Sud-Soudan, l'Angola, etc., qui ont besoin de sécurité dans le cadre de la protection internationale du HCR.

Elles ont également indiqué que la représentante régionale du HCR avait promis aux réfugiés, lors d'une rencontre avec eux, de travailler avec le gouvernement congolais, mais aussi avec les réfugiés, sur la problématique de la délivrance du titre de voyage de la Convention de Genève de 1951, en version biométrique.

" En effet, depuis plus de quinze ans, les réfugiés et demandeurs d'asile vivant en RDC sont privés de cet important document de voyage, qui est cependant à la portée des réfugiés dans la quasi-totalité de pays d'Afrique, qui ont accueilli des réfugiés sur leur sol ", ont fait remarquer la FBCP et le collectif d'ONG. Et de noter que cela montre que depuis bientôt deux décennies, en RDC, aucun réfugié ne peut faire un déplacement en dehors de ce pays.

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Ces organisations ont également relevé certaines autres préoccupations des refugiés évoqués par la nouvelle représentante du HCR. Il s'agit de la carte d'identité pour réfugié, délivrée par la Commission nationale pour les réfugiés, en partenariat avec le HCR, qui n'est pas reconnue par les agents de l'ordre (Police nationale congolaise, forces de sécurité), les institutions financières, Banque ainsi que les agences de communication en RDC, etc.

Pour la FBCP et le collectif d'ONG, cette célébration a également constitué une occasion de demander au HCR et aux autorités compétentes de veiller à ce que la loi n°021/2002 du 16 octobre 2002, portant statut des réfugiés en RDC, soit effectivement appliquée. " C'est le cas de l'article 27 qui dispose qu'au vu de l'arrêté reconnaissant le statut de réfugié au réfugié, il est délivré à ce dernier une carte de réfugié, et un titre de voyage s'il en fait la demande ", ont-ils indiqué, tout en rappelant que la Commission nationale des réfugiés (CNR) ne délivre que les cartes de réfugié, mais jamais les titres de voyage. " Cela nous semble être en violation de la loi susdite ", ont-ils souligné.

Ces organisations, qui ont également rappelé qu'il était aussi reconnu à la CNR les attributions d'accorder assistance en matière de logement, de santé, d'éducation aux réfugiés et demandeurs d'asile, ont fait savoir que c'est toujours le HCR qui appuie les réfugiés par son partenaire à Kinshasa, autre que la CNR. " Et pourtant, le gouvernement de la RDC est censé disposer d'une ligne budgétaire pour exécuter dans la pratique la loi susdite dans son volet assistance aux réfugiés, tel que prévu à l'article 9 alinéas 6 à 9 de la loi portant statut des réfugiés en RDC ", ont insisté ces organisations.

La CNR presque inopérante

Pour ces organisations, depuis sa création par l'ancien chef de l'État, la CNR, qui est un office du gouvernement qui a vocation de subvenir au quotidien aux besoins des réfugiés et demandeurs d'asile, ne pose pas encore convenablement les actions sociales au profit des réfugiés et demandeurs d'asile en matière de santé, logement, éducation, nutrition, notamment à Kinshasa. " Nous ne pensons pas que la CNR doit avoir un budget quant à ce. Ce qui semble ne pas être le cas depuis sa création, en 2003, à ce jour ", ont-elles dit. Selon elles, malgré leur cri d'arme à l'endroit de l'État congolais, leurs attentes demeurent encore sans résultat depuis 2003.

Face à ces réalités, ces organisations disent attendre du gouvernement congolais de respecter ses propres engagements contenus dans la loi n°021/2002 du 16 octobre 2002 portant statut des réfugiés en RDC ; qu'il soit fait un plaidoyer auprès des banques et les sociétés de communication, etc., pour l'acceptation des cartes de réfugiés comme une identité à l'instar des cartes d'électeurs ; et qu'il soit résolu, dans le meilleur délai, la problématique des titres de voyage sur la Convention de Genève de 1951.

Ces organisations appellent également à la résolution des mécanismes pour les solutions durables au profit des réfugiés telles que garanties par les instruments juridiques internationaux relatifs aux réfugiés ; à l'amélioration de la politique de santé mise en place par le bureau du HCR- RDC qui présente de nombreuse failles ; au respect de l'élection du Comité des réfugiés qui est l'interface entre le HCR, la CNR et les réfugiés urbains de Kinshasa.

Elles attendent de la communauté internationale de veuiller en à ce que la RDC respecte les instruments juridiques internationaux et nationaux auxquels elle est partie. Le HCR, quant à lui, est appelé à remplir son devoir tel que confié par l'Assemblée générale de l'ONU et la communauté internationale.

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