Mali: Bamako accuse la Katiba Macina d'avoir massacré des civils

Un Casque bleu patrouille dans un village dans la région de Mopti, au Mali.

Face aux accusations d'immobilisme qui commencent à apparaître, Jamille Bittar, porte-parole du mouvement proche du pouvoir, le M5/RSP, affirme que les forces armées maliennes ont lancé une opération de ratissage pour punir les auteurs du massacre dans la région de Bandiagara :

"L'armée est en état d'alerte maximale et je pense que la zone est en train d'être ratissée, il y a donc des choses qui s'y passent. Moi, je suis convaincu que ce n'est qu'une question de temps avant de retrouver les assaillants. Si l'information était parvenue à temps, avec les moyens logistiques dont disposent nos forces de sécurité, je pense que cela aurait pu peut-être nous épargner un tel massacre."

Ce mardi matin (21.06), la Minusma, la Mission de l'Onu dans le pays, a convoyé des responsables militaires et administratifs maliens sur les lieux de crimes afin d'évaluer l'ampleur des dégâts et évacué les blessés, explique Olivier Salgado, l'un des porte-paroles de la Minusma :

"Au moment où nous échangeons, on est en train d'évacuer un soldat malien. Nous sommes toujours présents en cas de besoin, lorsque les besoins sont exprimés."

L'armée face aux groupes terroristes

L'absence de l'armée malienne dans certains villages reculés du centre et du nord du Mali fait que les populations de ces localités vivent dans la peur, comme nous l'explique cet habitant de Savaré joint par la DW. Celui-ci dénonce un manque de prévision de la part de l'armée malienne :

"Aujourd'hui, nous sommes dans un pays où l'armée n'a pas toutes les forces pour sécuriser le Mali de façon générale. Chaque fois qu'il y a un problème dans une zone, l'armée se dépêche pour aller faire le maximum. Mais c'est aussi un manque de stratégie pour un vaste pays comme le nôtre. Il faut avoir une bonne stratégie pour pouvoir faire face aux attaques."

Manifestation pour la protection des civils

Ce mardi, des dizaines de Maliens sont descendus dans la rue à Bankass, dans le centre du pays, pour réclamer la protection de l'Etat dans les zones où les crimes ont été commis et où les recherches pour trouver des survivants se poursuivent.

Selon le gouvernement, au moins 132 civils ont été tués par des hommes de la Katiba Macina, le groupe du prédicateur peul Amadou Kouffa, à Diallassagou et dans deux localités environnantes, à quelques dizaines de kilomètres de Bankass.

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