Afrique de l'Est: Force régionale dans l'est de la RDC - Les non-dits du conclave de Nairobi

Le Président de la République du Kenya, Son Excellence Monsieur Uhuru Kenyatta, annonce la tenue ce lundi 20 juin 2022 à Nairobi du 3eme Conclave des Chefs d'État de la Communauté d'Afrique de l'Est sur le processus de Paix et Sécurité à l'Est de la RDC

Dans peu, ce serait l'étape des manœuvres communes des forces des États membres de la Communauté de l'Afrique de l'Est (EAC), excepté le Rwanda, qui doivent se déployer dans l'Est de la RDC pour traquer les groupes armés locaux et les terroristes du M23 soutenus par le régime de Kigali, et accompagner le processus DDRCS.

Pour bien des observateurs, cette étape est vraisemblablement celle du test grandeur nature pour la confiance et l'engagement des chefs d'État de la Communauté d'Afrique de l'Est qui ont approuvé le déploiement imminent de la force militaire régionale dans l'est de la RDC. Dans tous les cas, l'évolution de la situation sur le volet diplomatique laisse entrevoir des non-dits sur le dernier conclave de Nairobi.

C'est que Paul Kagame a été placé devant ses responsabilités en tant qu'agresseur de la RDC, sous des prétextes farfelus, et instigateur des terroristes du M23. Bien plus, Félix Tshisekedi a fait valoir la position ferme de son pays, la RDC, à ses pairs pour que le Rwanda ne participe pas à la force régionale.

Et c'est sans doute que les résultats sur le terrain révèleront davantage les actes belliqueux du Rwanda sur le sol congolais. Entre-temps, c'est toute la nation congolaise qui reste mobilisée comme un seul homme derrière les FARDC et le commandant suprême pour imposer la paix et la sécurité dans l'Est du pays.

Les dirigeants d'Afrique de l'Est se sont accordés sur la mise en place d'une force régionale pour tenter de mettre fin au conflit dans l'Est de la RDC et ont appelé à un cessez-le-feu immédiat. L'annonce a été faite par la présidence kényane, lundi 20 juin, à l'issue d'une réunion à Nairobi de sept membres de la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC) consacrée à la situation sécuritaire dans la région.

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" Les chefs d'État ont indiqué que la force régionale devrait, en coopération avec l'armée et les forces administratives de la RDC, chercher à stabiliser et assurer la paix en RDC ", note-t-on dans ce communiqué.

Kagame devant ses responsabilités

Les non-dits du dernier conclave de Nairobi, c'est qu'en réalité, le président rwandais Paul Kagame a été placé devant ses responsabilités en tant qu'agresseur de la RDC, sous des prétextes farfelus, et instigateur des terroristes du M23. Car, selon des sources diplomatiques, le président Félix Tshisekedi a fait valoir à ses pairs la position ferme de la RDC et son refus catégorique pour que le Rwanda ne participe pas à la force régionale qui sera bientôt déployée pour traquer les groupes armés locaux et les terroristes du M23, soutenus par le Rwanda, et accompagner le processus DDRCS. C'est la même posture que le cinquième président de la RDC avait adopté, le 18 juin à Kinshasa, lors de son conseil des ministres, en déclarant que son pays fait face à " une agression de la part du Rwanda, agissant sous couvert du M23 ".

Et sans doute, les résultats du travail de la force régionale sur le terrain vont révéler davantage les actes belliqueux du Rwanda.

Dans la foulée, le parrain du M23, Paul Kagame, a été incapable de donner les preuves de la prétendue collaboration des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) avec les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Encore sur le terrain, les rebelles hutu-rwandais FDLR longtemps traqués par les FARDC et même par des forces conjointes RDC-Rwanda sous Joseph Kabila ne représentent plus une menace pour Kigali.

De ces faits, il était donc normal que Paul Kagame ne soit pas en mesure de convaincre ses pairs de la nécessité pour l'armée de son pays de participer à cette force régionale qui va intervenir en RDC. Car, Tshisekedi est resté de marbre sur sa position et il n'est pas prêt à y transiger. Bien plus, il a exigé que Kagame puisse retirer ses troupes sans condition de territoire congolais.

Un véritable test d'engagement des chefs d'État

Par ailleurs, l'intervention de la force régionale en RDC va pouvoir révéler davantage la volonté de pays amis à pacifier la sous-région et l'engager résolument sur la voie du développement. La République démocratique du Congo qui est devenue le 7ème membre de la Communauté des États d'Afrique de l'Est (EAC) entend jouer sa partition dans cette organisation régionale construite il y a plus de 20 ans autour de l'Ouganda, de la Tanzanie et du Kenya, et qui est dotée d'un marché unique permettant la libre circulation des biens et des personnes.

D'après des analystes, c'est un véritable test de confiance et d'assurance de l'engagement des chefs d'Etat de la Communauté d'Afrique de l'Est. Car, l'heure n'est plus aux mots, plutôt aux actions. Et, les victimes des atrocités de la guerre du reste injuste dans l'Est de la RDC, ne souhaitent rien de plus que la paix et la sécurité.

Tshisekedi déterminé à renforcer les FARDC

En interne, la détermination du président Félix Tshisekedi est sans faille : il faut renforcer les Forces Armées de la République démocratique du Congo en vue de l'éradication totale des rébellions écumant l'Est du pays.

C'est dans ce cadre qu'à la dernière réunion du Conseil supérieur de la Défense et au conseil des ministres du vendredi dernier, Félix Tshisekedi a chargé le gouvernement de la République à mobiliser les moyens requis pour permettre à l'armée de mieux faire son travail. Un budget-programme d'un milliard de dollars américains par an sera bientôt aligné pour moderniser les FARDC, l'équiper et former les militaires.

Et de son côté, le peuple congolais, touché dans son amour propre et déçu de l'attitude de Kagame et de son régime, ne cesse de dénoncer avec la dernière énergie, les crimes imprescriptibles de cette nouvelle agression rwandaise en RDC. Il reste ainsi mobilisé derrière les FARDC pour imposer la paix et la sécurité dans l'Est du pays. En même temps, les Congolais sont déterminés à voir le Rwanda répondre de ses actes devant la justice internationale.

Pour rappel, Le Potentiel l'avait toujours souligné, le pillage ainsi que l'exploitation illégale des ressources naturelles et autres richesses de la RDC sont l'œuvre des prédateurs bien connus qui agissent avec la complicité de certains milieux d'affaires et financiers internationaux. Des sociétés et personnalités rwandaises composent bel et bien la filière du pillage et de l'exploitation illégale des ressources naturelles et autres richesses de la RDC.

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