En Afrique du Sud, la commission d'enquête sur la corruption a finalement remis l'ultime volet de son rapport mercredi 22 juin, mettant un terme à plus de quatre ans de travaux. Mais ce rapport n'est qu'un début. reste à voir ensuite ce que deviendront ses recommandations
Menée par le juge Zondo, cette commission aura étudié de près le vaste système baptisé " capture de l'État ", qui a permis entre autres aux frères Gupta, avec l'aide du président Jacob Zuma, de détourner des milliards d'euros d'argent public.
Ce dernier volet, qui vient boucler le travail de la commission, revient notamment sur les affaires de corruption au sein des services de renseignement, de la télévision publique, et de l'entreprise des chemins de fer.
Le rapport complet, soit plus de 5000 pages, est désormais entre les mains du président Cyril Ramaphosa : " D'ici quatre mois, je présenterai officiellement devant le Parlement le rapport entier, et j'indiquerai alors quelles sont mes intentions en ce qui concerne les recommandations de la commission", a déclaré le magistrat.
Des recommandations de poursuites ont été émises à l'encontre de plusieurs personnes, dont l'ancien président Jacob Zuma.
La commission estime par ailleurs que Cyril Ramaphosa, alors vice-président, aurait dû faire plus à l'époque, pour dénoncer la corruption rampante.
Pour l'analyste politique Ralph Mathekga, il est donc important que les recommandations de réformes soient aussi appliquées : " Il y a plusieurs choses qui ont été évoquées par la commission et qui concernent le fonctionnement du système. Par exemple la façon dont sont nommés les cadres, à la tête des entreprises publiques, et tous les problèmes en général qui sont liés aux structures de gouvernance. " La commission propose entre autres que l'élection du président sud-africain se fasse par scrutin direct, pour qu'il dépende un peu moins de son parti.