Cote d'Ivoire: Les Ivoiriens sont fiers de leur cuisine

"J'étais comme beaucoup de jeunes en France, on travaille dans la restauration et dans d'autres industries pour pouvoir financer les études. Parce issue d'une famille relativement modeste. Ma mère étant caissière, faillait quand même je me retrousse les manches pour pouvoir financer mes études, payer l'appartement etc. Donc il fallait bosser de toutes les façons. Et puis le petit job étudiant s'est avéré être vraiment assez cool. J'aime bien ce que je fais, c'est génial", explique Charlie Koffi âgé de 28 ans. Mais le jeune homme a déjà eu un parcours assez singulier.

Charlie Koffi a commencé avec une formation de généticien à l'université de Bordeaux en France où il a grandi et tout appris. Rentré en Côte d'Ivoire, il y a deux ans, Charlie Koffi a ouvert la villa Alfira, un restaurant assez particulier doté d'un espace inclusif ou le jeune chef cuisinier cultive ses propres produits avec un élevage piscicole, une ferme et un petit potager situés à Abidjan.

"La raison pour laquelle j'ai choisi Abidjan, parce que premièrement entend qu'investisseur, il me fallait un marché libéral, il me fallait un marché qui soit dynamique avec de fortes croissances et un environnement dynamique réellement avec une population qui consomme. La Côte d'Ivoire est l'un des pays où il fait bon à investir réellement. Où lorsque tu mets ton jeton tu sais que tu as des possibilités de croissance vraiment intéressante parce que tu as un public qui est consommateur. Et puis l'environnement des affaires est assez facile. Parce que les barrières à l'entrée sont vraiment beaucoup plus simple qu'ailleurs."

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Si au début les clients du restaurant Alfira étaient désorientés parce qu'ils découvraient quelque chose de nouveau et de différent construit sur 3000 mètres carrés avec un splendide jardin, le restaurant Alfira est devuenu au fil du temps, une adresse unique dans la capitale économique ivoirienne. Le chef cuisinier Charlie Koffi est très heureux de vivre sa passion.

"Aujourd'hui je suis vraiment heureux, parce que j'ai emmené quelque chose qui était assez décalée par rapport à l'environnement ivoirien. Surprenant au début. Parce que les salons privés le gens se disent mais attendez huurrr... l'espace est grand pourquoi ne pas faire un grand restaurant. Je dis non. Les restaurants à Abidjan, il y'a trop de coins ouverts.

Ce qui moi me ressemblait, fallait qu'un business me ressemble mais en toute intimité. Et il un autre côté aussi où la vie privée n'a plus de sens aujourd'hui. Il n'y a plus d'havre de paix, il n'y a plus d'endroit comme ça où notre vie privée compte. Au début la clientèle était surprise par cela. Aujourd'hui au contraire ; on est booké sur un mois et demi à deux mois à l'avance au niveau des salons privés."

80% de ce qui est préparé à la villa Alfira est bio. Pour faire tourner son restaurant, Charlie Koffi a recruté 40 employés dont douze qui travaillent à la cuisine. Emrick Bohui est le responsable commercial de la villa Alfira.

"C'est quelqu'un de très passionné par le travail. Il est vraiment à l'écoute. C'est un très très bon patron. Il adore la pression. C'est ça qui est défaut chez lui. Et il se repose très très peu."

Edwige Néné, est l'une des réceptionnistes du restaurant. Elle y travaille depuis un an.

"Il maîtrise l'art de la cuisine, et puis il nous donne des formations. Il nous apprend beaucoup. A tout le personnel disons. C'est déjà un plus. Son défaut c'est qu'il est tout le temps-là. Le chef il est le premier à être là."

Lucien Digbeu, maitre d'hôtel à la villa Alfira est heureux de travailler avec un uc chef exigeant et rigoureux.

"Le chef Koffi que j'appelle toujours le chef des chefs, c'est un patron qui est bien, qui est gentille. Mais en même temps qui est rigoureux, qui aime le travail minutieusement bien fait et qui encourage ses employés à se faire former. Ce qui m'a le plus impressionné chez mon patron, c'est que tous ceux qui sont autour de lui soient meilleurs."

Le chef cuisinier Charlie Koffi a réussi son retour et son intégration. Il appelle ses camarades restés encore en Europe de revenir investir en Afrique. Il appelle aussi les dirigeants à créer les conditions d'un retour gagnant pour les jeunes de la diaspora.

"J'appelle de mes vœux vraiment le mouvement des repartes, on appelle comme ça les repartriés. Donc c'est dire c'est toute cette diaspora africaine qui est partie à l'étranger pour se former, pour bosser, pour diverses raisons, moi je les appelle à rentrer. Parce que c'est vrai, c'est par cette énergie positive là qu'on pourra insuffler comme ça un nouvel air au niveau du continent. Mais est ce que les retours sont faciles ? Non ! Un retour se prépare. Une fois sur place, il y'a un décalage entre ce que tu as projeté et puis le réel.

Les difficultés majeures sont d'ordre culturel. En Europe certaines choses se font de façon plus rapide, les délais sont plus raccourcis. Il n'y a pas la question de la corruption qui bloque vos idées. Quand tu viens avec ta mentalité européenne c'est très compliqué. Il faut s'acclimater. Et puis l'autre chose qui est vraiment différente c'est le soutien de l'état. Je ne dis pas que l'état ne fait rien. Mis je dis que l'état peut faire beaucoup plus pour soutenir ce retour-là. En mettant en place un environnement beaucoup plus serein et plus facile pour les retours. L'environnement n'est vraiment pas facile."

La Côte d'Ivoire et sa gastronomie riche et variée peut ainsi profiter du chef cuisinier Charlie Koffi qui apporte une touche spéciale à cette gastronomie ivoirienne en pleine nature, tel une oasis au coeur d'Abidjan.

Charlie Koffi a décidé de passer de trois cent à quatre cent couverts cet été et avant la fin de l'année, le jeune cuisinier Ivoirien compte ouvrir son second restaurant à San Pedro dans e Sud-Ouest du pays. Ainsi petit à petit Charlie Koffi étend son savoir faire dans son pays.

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