Cote d'Ivoire: Leadership et stabilité

analyse

Mali, Guinée, Burkina Faso et... Guinée-Bissau. La sous-région ouest-africaine cristallise, tristement, sur elle les feux des projecteurs de l'actualité africaine.

Après les coups d'Etat réussis des colonels Assimi Goita au Mali, Mamadi Doumbouya au Guinée, Paul-Henri Sandaogo Damiba du Burkina Faso, c'est au tour de soldats de l'armée bissau-guinéenne de se lancer dans une tentative de coup d'Etat contre le régime du président Umaru Sissoco Embalo, qui se soldera, manque de pot pour eux et heureusement pour la démocratie, par un échec cuisant. Avec, comme il fallait s'y attendre en pareille circonstance, des pertes en vie humaine.

Malheureusement, les trois colonels putschistes, qui ont tordu le cou à l'ordre constitutionnel en renversant des Présidents démocratiquement élus, font des émules. Cette épidémie de coups d'Etat suscite beaucoup d'inquiétude et met à mal la stabilité de cette partie du continent, déjà éprouvée par les incessantes incursions et attaques djihadistes. Toutefois dans cette grisaille qui crispe les populations lucidespas celles qui sont intoxiquées et instrumentalisées par des discours populistes- une lueur d'espoir demeure. Et elle se nomme la Côte d'Ivoire. Ainsi, dans une Afrique de l'Ouest instable, le pays d'Alassane Ouattara se présente indéniablement comme un oasis de tranquillité et de sérénité.

Depuis 11 ans, sous la houlette de ce digne héritier de Félix Houphouët-Boigny, la Nation ivoirienne a tourné la page de deux décennies de turpitude, pour en ouvrir une nouvelle dont les lettres d'or sont: paix, développement, vivre ensemble. La raison, un Président solidement installé dans la fonction, suffisamment légitime, qui a la confiance de son peuple, qui a avec lui son armée et qui inspire la confiance à la communauté internationale. Partout dans le pays, ponts, hôpitaux, écoles, universités, routes, usines... sortent de terre et poussent comme des champignons.

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En clair, le pays est en chantier et surtout, il se transforme remarquablement pour répondre aux exigences d'un pays moderne qui tend allègrement les bras vers l'émergence. Cette exceptionnelle métamorphose ne laisse pas, naturellement, les observateurs indifférents. Bien plus, ils se demandent certainement comment un tel pays, bloqué et sclérosé depuis le décès de son père fondateur, trouve-t-il les ressorts nécessaires pour tenir et résister alors que, dans ce contexte difficile marqué par la pandémie de Covid-19, tout le monde ou presque est en récession.

Quel est donc le secret de la Côte d'Ivoire pour faire preuve d'une capacité de résilience aussi édifiante ? Naturellement- il ne faut pas chercher midi à quatorze heures- c'est bien un homme, un leader. A l'image combinée du Timonier Mao Zedong et de Deng Xiaoping, pères de la " renaissance " et de la " croissance économique " de la Chine, de Franklin Delano Roosevelt, homme du " New Deal " ou d'Angela Merkel, dirigeante pragmatique de l'Allemagne qui a maintenu son pays à la tête de la zone Euro, malgré toutes les turbulences, Alassane Ouattara maintient debout son pays, comme d'autres l'ont fait en d'autres temps, en d'autres lieux ; avec une constance cependant : le leadership, la vision, ouverture sur le monde et la culture du résultat. Ainsi, il se comporte comme un vrai leader. P

as celui qui nourrit son peuple de discours creux et populistes, mais bien un guide qui porte une grande vision pour son pays. Celui de le hisser au rang des Nations les plus développées et prospères d'Afrique. Et les hommes de la trempe d'Alassane Ouattara, comme Houphouët-Boigny le fut à son époque, cela ne court pas les rues. C'est une chance presqu'inouïe de l'avoir. Ce qui fait dire à Cissé Bacongo, auteur du livre " si c'était à refaire : chronique d'un parcours ", que " les gens de la trempe de Ouattara sont très peu en Côte d'Ivoire ". Des voix s'élèvent de plus en plus pour réclamer un autre mandat de Ouattara après 2025. En attendant qu'on y soit, le débat mérite d'être posé. En toute objectivité. Sans passion ni fanatisme politique. Quand on est brillant comme Angela Merkel, l'ex-Chancelière qui a dirigé l'exécutif allemand pendant seize ans, on peut avoir la confiance du peuple pour quatre mandats. Et on n'en demeure pas moins démocrate.

A la vérité, l'Afrique ne doit pas mimer mécaniquement la démocratie à l'occidental, mais elle doit la vivre selon les Africains. Houphouët-Boigny, glorifié par les Ivoiriens, a bâti la Côte d'Ivoire en faisant plus de trente années au pouvoir. A quelques milliers de kilomètres de nous, au Rwanda, Paul Kagamé, au pouvoir depuis 1994, ne suscite aucune grogne dans son pays, sinon très peu de la part de ses opposants politiques. Tout simplement parce qu'il travaille bien et le Rwanda est une fierté.

Depuis deux décennies, la solution Ouattara guérit la Côte d'Ivoire qui se porte comme un charme. Quand un traitement est efficace, on ne le change pas. C'est une règle qui peut aussi s'appliquer à la gestion d'un pays. Ce que résume un adage bien connu. " On ne change pas une équipe qui gagne ".

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