Le Programme alimentaire mondial lance cinq appels à l'action pour répondre aux besoins humanitaires record d'aujourd'hui alors que les dirigeants du Canada, de la France, de l'Allemagne, de l'Italie, du Japon, des États-Unis et du Royaume-Uni se préparent à se rencontrer - la fin des conflits est une priorité.
Le monde est confronté à une crise de la faim mondiale d'une ampleur sans précédent - nous sommes à un carrefour critique. Jusqu'à 50 millions de personnes dans 45 pays sont au bord de la famine.
Soit nous relevons le défi de répondre aux besoins immédiats à grande échelle tout en soutenant des programmes qui renforcent la résilience à long terme, soit des millions de personnes seront confrontées à une catastrophe.
Nous avons un plan - le plus ambitieux de l'histoire du PAM - qui nécessite 22,2 milliards de dollars pour à la fois sauver des vies et renforcer la résilience de 152 millions de personnes en 2022. Les pays du G7 sont des partenaires essentiels pour mettre fin aux conflits - l'un des principaux moteurs de la faim.
Au Schloss Elmau la semaine prochaine (26-28 juin), l'Allemagne accueillera les dirigeants des autres pays du G7 - Canada, France, Italie, Japon, États-Unis et Royaume-Uni - et nous avons un message : agissez maintenant ou les niveaux de faim sans précédent que nous constatons ne feront qu'augmenter.
Peu de temps avant le conflit en Ukraine, le PAM avait averti que 2022 présenterait des niveaux record d'insécurité alimentaire, mettant des millions de personnes en danger de mort alors que le mélange des conflits, du changement climatique, de la pandémie de COVID-19 et de la hausse des prix des aliments et du carburant causait des ravages dans les pays tels que l'Afghanistan, l'Éthiopie, la Somalie, le Soudan du Sud et le Yémen.
La situation s'est depuis considérablement dégradée.
Avec 345 millions de personnes confrontées à une insécurité alimentaire aiguë, les mots sont importants - mais ce dont nous avons vraiment besoin, c'est d'agir. Le G7 a le potentiel de sortir des personnes du bord de la famine et de mettre fin à d'immenses souffrances humaines.
Reste le problème du comment. Nous ne sommes pas des politiciens. Nous sommes des humanitaires. Nous ne pouvons pas dire aux politiciens quoi faire et quelles décisions prendre. Mais c'est notre travail d'alerter la communauté mondiale sur ce à quoi nous assistons alors que nous travaillons pour sauver et changer des vies dans plus de 120 pays avec...
Les 5 appels à l'action du PAM
1. S'engager pour des solutions politiques afin de mettre fin aux conflits maintenant - y compris la réouverture immédiate de tous les ports de la mer Noire
2. Veiller à ce que le commerce soit ouvert pour livrer des céréales, de l'huile et du carburant
3. Soutenir et rejoindre les initiatives mondiales et régionales de lutte contre la faim et l'insécurité alimentaire dans le monde
4. Combler le déficit de financement actuel du PAM pour s'assurer que les crises actuelles ne se multiplient pas ou n'augmentent pas le nombre de personnes confrontées à la faim dans le monde
5. Investir dans des solutions de développement stratégiques qui construisent des communautés résilientes et favorisent les actions climatiques, la protection sociale et les systèmes alimentaires durables, permettant aux organisations humanitaires et de développement de changer des vies à long terme. De cette manière, nous mettrons le monde sur la voie d'une stabilité et d'une paix plus larges.
Les besoins de financement du PAM augmentent de jour en jour. Au début de l'année, l'inflation mondiale avait déjà fait grimper le prix payé par le PAM pour ses opérations de 42 millions de dollars par mois. Puis le conflit en Ukraine a éclaté, faisant grimper les prix des denrées alimentaires, du carburant et des engrais, aggravant les défis de la chaîne d'approvisionnement mondiale et faisant grimper les coûts d'expédition.
Aujourd'hui, nous sommes obligés de payer 73,6 millions de dollars de plus par mois pour nos opérations comparé à 2019, soit une augmentation stupéfiante de 44 %. Cela suffit à nourrir 4 millions de personnes avec une ration quotidienne pendant un mois.
Mais il ne s'agit pas seulement de se concentrer sur aujourd'hui - nous devons également nous concentrer sur demain.
Sans ces fonds, les personnes vivant dans des milieux extrêmement fragiles seront confrontées à la famine. Bientôt, beaucoup seront forcés de fuir leur foyer à la recherche de nourriture et de sécurité, déstabilisant des pays et des régions.
À ce jour, un nombre incroyable de 7,5 millions de personnes ont fui l'Ukraine, reflétant la situation difficile des personnes dans des pays comme l'Éthiopie, le Mozambique et le Sahel - la paix est la seule voie durable.
Favoriser l'indépendance
Nous devons continuer à renforcer la résilience en investissant dans des solutions de développement afin que les personnes confrontées à la faim disposent de tout ce dont elles ont besoin pour devenir indépendantes sur le long terme. Il s'agit notamment d'aider les agriculteurs à s'adapter aux défis du changement climatique, de fournir une formation sur les moyens de subsistance et les compétences, tout en facilitant les programmes d'alimentation scolaire pour inciter les parents à s'assurer que leurs enfants - les filles en particulier - reçoivent une éducation formelle.
La voie à suivre
L'Allemagne a lancé l'Alliance mondiale pour la sécurité alimentaire (GAFS) afin de renforcer davantage les structures, les mécanismes et les initiatives déjà en place pour s'assurer qu'ils sont "adaptés" et peuvent répondre aux besoins humanitaires d'aujourd'hui.
La France a lancé la Mission pour la résilience alimentaire et agricole (Food and Agriculture Resilience Mission -FARM) pour stimuler la production agricole mondiale et fournir aux plus vulnérables des aliments cruciaux, à un prix juste et transparent.
Le PAM et ses partenaires travaillent quotidiennement pour s'assurer que les bons systèmes et outils sont en place pour répondre à ces besoins - mais le partenariat est essentiel. Nous demandons au G7 de s'engager dans nos cinq appels à l'action et de travailler ensemble pour apporter des solutions durables pour la paix. Les déclarations d'intention sont les bienvenues, mais il est maintenant temps d'agir.
