Congo-Brazzaville: Des associations dénoncent le recours systématique à la torture

La communauté internationale célèbre ce dimanche 27 juin 2022 le 35ème anniversaire de l'entrée en vigueur de la convention contre la torture. Malgré le fait que le Congo-Brazzaville a adhéré à cette convention il y a 19 ans, la torture est encore dénoncée par les ONG de défense des droits de l'homme. Pour elles, la torture est systématique et elles demandent aux autorités de réviser le code pénal afin d'y insérer la fin de cette pratique en sanctionnant sévèrement les auteurs.

Filguy Mbé a 23 ans. Confondu avec un membre d'un gang, ce mécanicien et électricien auto a été torturé sous un viaduc en janvier dernier par la police jusqu'à perdre l'usage de ses jambes. Il se déplace désormais sur un fauteuil roulant. " On m'avait fait une opération, mais le docteur a dit qu'on doit repartir à l'hôpital tout le temps, mais ma famille n'a pas de moyens. Je suis garé à la maison, je ne fais rien ", raconte-t-il.

Torturé avec d'autres personnes, son affaire a donné lieu à un procès. L'État a été condamné à verser des indemnités mais il ne l'a jamais fait. Franck Chardin Aubin Tchibinda, de l'Observatoire congolais des droits de l'homme (OCDH), veut l'application des sanctions et qu'elles soient plus dissuasives : "On aimerait avoir des peines de 20 ou 30 ans d'emprisonnement ferme avec des amendes fermes. Et on pense que de cette façon la torture va diminuer dans ce pays ", propose-t-il.

Très préoccupé, Trésor Nzila, du Centre d'actions pour le développement (CAD), attend plus de fermeté : " À l'endroit des autorités, nous demandons que tous les dossiers, toutes les plaintes en rapport avec la torture, qui sont au niveau des cours et tribunaux, connaissent une suite favorable ", tempête-t-il.

Les ONG affirment avoir documenté 43 cas de torture entre 2020 et juin 2022 dont neuf se sont soldés par des décès.

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