Togo: Des Avoussou et Massémé, qui détient le Titre foncier d'Akato-Avoèmé ?

Cette interrogation en titre de notre article a reçu la réponse de l'une des parties en conflit, à savoir les Avoussou, qui étaient en conférence de presse le week-end dernier dans cette localité de la Commune de Golfe 7.

En réponse à cet exercice auquel se sont pliés bien avant eu les membres de la Collectivité Massémé, l'une des deux familles qui réclament la paternité des terres de ladite localité frontalière avec le Ghana, les membres de la famille Avoussou, ont apporté leur part de vérité Samedi, aux hommes de médias. Mais avant, et comme l'on pouvait s'y attendre, ils ont battu en brèche toutes les allégations de la partie adverse.

De par la Généalogie des deux parties et la Genèse et organisation de la localité d'Akato Avoèmé, les héritiers de feu Avoussou-Anoubou, s'ils reconnaissent que les Massémé sont bien leurs neveux, ne leur reconnaissent aucune autorité ou droit de propriété sur quelque terre que ce soit dans la localité d'Aflao-Avoèmé (Akato-Avoèmé) mais bien dans le Ghana, et précisément à Akato-Viépé (Aflao-Viépé), où auraient résidé leurs aïeux.

Du litige foncier qui a éclaté entre eux et les héritiers de feu Massémé, s'ils avouent que c'est à contre cœur qu'ils ont d'ailleurs accepté le verdict du Tribunal de première instance qui accordait le droit de propriété à l'adversaire, sur 39 Hectares, aux côtés de leurs 54 Hectares, ils ne comprennent pas comment on en est arrivé en Appel à concéder une droit de propriété à ces derniers sur la totalité des terres querellées. D'où le sursis sollicité et obtenu mais qui visiblement n'arrête rien sur le terrain, vu que les Massémé et leurs préposés continuent de progresser dans les terres même bien au-delà de ce qui leur reviendrait de droit à la suite de la décision du Tribunal de première instance.

%

Un sursis allègrement violé, et la justice et les forces de l'ordre et de sécurité impuissantes ou complices ?

C'est la grande question que l'on pouvait se poser à entendre ces différentes interventions au cours de cette rencontre avec les hommes de médias. Si les Avoussou se prévalent d'un sursis obtenu après la décision de la Cour d'Appel et également près de la Cour suprême, de par leurs dires, tout porte à croire que les Massémé continuent leur percée dans les terres comme si de rien n'était. En tout cas, dans une contre accuse, un des porte-paroles de la Collectivité Avoussou, en la personne de Komlanvi Hégnon, se fondant sur l'histoire et des tombes des membres des branches de leur généalogie décédés et enterrés depuis 1963, alors que de l'autre côté, la plus vielle tombe daterait de 1968, assène, " ce sont les familles Massémé qui sont encore sur le terrain et qui s'entourent des gros bras ".

Une contre accusation envers les Massémé qui est encore plus soulignée au rouge, par le Mandataire de la Collectivité Avoussou, Tavina Koami, d'après qui, " ils (Les Massémé, ndlr) ont menti en disant que nous ne sommes pas les autochtones et fondateurs du village d'Akato Avoèmé et que nous faisons usage de gros bras. Le grand chef Avoussou est des nôtres. Et nous sommes aujourd'hui à notre 4ème Chef intronisé, avec des preuves à l'appui. De par leurs agissements, on est devenu étrangers sur nos propres terres. Nous ne faisons pas usage de gros bras, ce sont ceux qui travaillent de force sur le terrain qui s'entourent des gros bras, munis de gourdins et d'armes. Nous respectons scrupuleusement le sursis. C'est plutôt eux qui le violent en faisant usage de la force brute. Leur ancêtre dont ils se réclament les héritiers, n'est pas venu d'ici, il est de Viépé, et c'est à cause de commerce d'être humain, qu'il fut tué par un natif de Bè ".

Et enfin, vient la formulation de doléance à l'endroit des autorités togolaises. " Nous demandons au gouvernement de bien creuser dans ce dossier, pour que le Togo soit paisible et que nous tous nous puissions y vivre ", a-t-il formulé, lui qui n'hésite pas à réclamer une confrontation avec le porte-parole de la Collectivité Massémé, sur ce qu'il qualifie de contre vérité de la part de ce dernier.

Comme quoi, il y a à craindre pour le futur si rien n'est fait pour que chacun se contente des Hectares de terrains à lui attribués en Première instance, soit les 54 pour les Avoussou et les 39 Hectares pour les Massémé.

Bon à suivre !

N.B : En illustration, une des plus vielles tombes de leurs ancêtres, brandie comme élément de preuve de leur autochtonie par les Avoussou

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.