Tunisie: Une fin de saison houleuse - Dans la tourmente

27 Juin 2022

Malgré tous les efforts déployés par le président de la fédération pour assurer une fin de saison sans remous , l"objectif est loin d'être atteint.

Le destin de Wadie Jary, comme président de la fédération, est d'être la cible parfaite des critiques. Le bilan chiffré satisfaisant de la sélection avec une prochaine participation en phase finale du Mondial 2022, la Coupe de Kirin au Japon remportée avec mention, le nouveau classement Fifa très honorable( 30 au niveau mondial, 3 à l'échelon africain et 2 sur le plan arabe) sont des acquis de valeur incontestable qui risquent d'être entachés, voire ternis par ce qui s'est passé dans notre championnat qui a, heureusement, pris fin hier.

Sombres affaires

Il y a eu d'abord ce nouveau litige FTF / Croissant Sportif Chebbien à propos de la relégation directe de ce club en Ligue 2 qui ne l'a pas digérée et qui l'a jugée "injuste" après le refus en première instance de son évocation introduite contre le président du Club Africain, Youssef El Almi, présent au match sans avoir purgé sa sanction et de sa demande de gain du match par pénalité. Et comme la Commission nationale d'appel "traîne", selon les responsables chebbiens, à donner son verdict dans cette affaire, le TAS a été de nouveau saisi pour trancher en dernier recours.

Il y a eu, ensuite, cette phase du play-out très mal organisée qui a tourné au vinaigre avec la suspicion de matches arrangés et de résultats faussés et qui n'a pas connu de dénouement. Le scandale de la décision de la Commission de Discipline et de Fair-Play de la FTF de faire jouer un match barrage entre l'Espoir Sportif de Hammam-Sousse et l'Étoile Sportive de Métlaoui pour clore cette phase, n'a fait que mettre de l'huile sur le feu et attisé plus de tensions.

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Ce match désigné à la hâte pour mettre les équipes en colère comme l'ESZ et l'ESM, l'ESHS ayant accepté de se plier à la décision, devant le fait accompli , n'a pas eu lieu pour des raisons déplorables ( absence de l'équipe du Bassin minier et fermeture du Stade de Radès pour absence de coordination nécessaire avec les autorités locales ).

Wadie Jary a été enclin de faire profil bas et machine arrière et ne trouver qu'une seule porte de sortie provisoire : ne pas déclarer l'ESHS présent à l'heure désignée du match comme vainqueur et ne pas faire perdre le match par forfait à l'ESM absent,et attendre un verdict salutaire de la Commission nationale d'appel dans cette deuxième sombre affaire. Mais une fois ce feu momentanément éteint, voilà que surgit de nouveau ce vieux démon qu'est la violence dans les stades. Le derby EST/ CA en a allumé les premières étincelles avec une très mauvaise organisation et des conditions lamentables qui ont assombri un débat qui a mis presque trois heures pour connaître son épilogue.

Le classico ESS / EST joué dans la foulée a porté le coup de grâce au fair-play et on a assisté à des scènes houleuses indignes de notre football avec des arbitres, des commissaires de match et des coordinateurs incapables d'appliquer et de faire respecter les règlements et d'arrêter un match qui était sur le point de dégénérer

Réaction tardive

Un climat délétère, un paysage embrasé qui ont été suffisants pour faire sortir Wadie Jary de ses gongs et lui faire comprendre l'immensité du gâchis causé par une Ligue de football professionnel très faible et pas à la hauteur de la confiance qui lui a été donnée, une DNA qui n'arrive pas à maîtriser la situation et à faire preuve de neutralité absolue et d'assez de lucidité dans les choix des arbitres des grands chocs et des commissions juridictionnelles qui font une mauvaise lecture des règlements et qui brillent par leur retard à trancher dans des cas qui, normalement, auraient dû être résolus dans un temps très court.

Trop sans doute pour un Wadie Jary qui ne sait plus à quel saint se vouer pour arrêter l'hémorragie et cette boule de neige qui s'amplifie. Un été très chaud l'attend pour sortir plus d'un tour de son sac et trouver des solutions miracles pour sortir indemne de ce grand pétrin dans lequel il s'est empêtré. Ça nécessite une vraie remise en question et un grand coup de balai à tous les niveaux. Aura-il le courage de le faire ? De toute manière, il n'a pas d'autres choix.

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