Cote d'Ivoire: Taekwondo - Pourquoi il faut s'accorder pour réussir la sortie de crise

Le taekwondo ivoirien est à la croisée des chemins. Par la volonté de certains acteurs qui clament pourtant leur amour pour la discipline.

La mise sous administration provisoire de la Fédération ivoirienne de taekwondo (FITKD) est le signe de la destruction de tout ce qui a été réalisé en bien par cette discipline au profit de la Côte d'Ivoire. Première discipline à offrir au pays d'Alassane Ouattara le titre prestigieux de champion olympique, le taekwondo est pris en otage par des acteurs qui, après avoir échoué dans leur volonté de contrôler la Fédération depuis 2017 avec l'appui de l'ancienne administration du Comité national olympique de Côte d'Ivoire (CNO-CIV), ont remis le couvert. En octobre dernier, plusieurs candidats avaient saisi la justice aux fins d'annuler l'Assemblée générale élective. Aux motifs que les conditions d'un scrutin transparent n'était pas réuni.

Tout en intentant cette action en justice, Me Zunon Alain, Remarck Patrice, Lelou Appolaus, Soumahoro Ibrahima, Keita Amadou et Bathily Tahirou ne s'étaient retirés du processus électoral. Mais à l'arrivée, les électeurs ont porté leur choix sur Me Jean-Marc Yacé (CN, 5e Dan). Avec 68,85% des voix, il a été élu pour un mandat de quatre ans. Ce jour-là, il a obtenu 157 voix sur un total de 228 votants devant ses adversaires que sont Me Zunon (24 voix), Remarck (33 voix), Lelou (6 voix), Tahirou Bathily (6 voix). Très vite, ses adversaires saisissent le tribunal aux fins d'annuler l'élection et d'y installer un comité ad'hoc. Si à la première requête de Soumahoro Ibrahima, le juge l'a débouté, l'élection de Jean-Marc Yacé a finalement été annulée. Le juge ayant recommandé l'organisation de nouvelles élections conformément aux statuts de la Fédération.

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Démarche salutaire de la WT et de l'AFTU

C'est suite à cette ingérence que la World Taekwondo (WT) et l'Union africaine de taekwondo (AFTU) se sont saisies de la question. Mues par leur volonté de sauver le taekwondo ivoirien, l'un des fleurons de la discipline au niveau mondial, ces deux instances ont mis en place un comité de transition. Confiée au vice-président de l'Union africaine, Me Bamba Cheick Daniel, par ailleurs ancien président de la FITKD, cette équipe doit dans un délai de trois mois organiser de nouvelles élections pour doter le taekwondo ivoirien de nouveaux dirigeants. Une démarche salutaire des deux faitières mondiales qui préservent le taekwondo ivoirien de sanctions qui lui pendent pourtant à la barbe.

*En reconnaissance des nombreux investissements du président de la République (bourses données à des athlètes, aux compétitions internationales, palais du taekwondo,... ), la WT et l'AFTU veulent donner une chance à la Côte d'Ivoire de reprendre sa place dans le concert des nations. Mais cela nécessite l'implication de tous ceux qui prétendent aimer le taekwondo. Dans sa décision de mettre la normalisation en place, la World Taekwondo a été claire : Toute décision contraire exposerait la Côte d'Ivoire à des sanctions pouvant aller jusqu'à son expulsion. Ce qui serait dommage pour le pays.

A l'instar du président Jean-Marc Yacé qui a accepté de se plier à la décision des instances mondiales pour préserver les intérêts de la discipline, tous les acteurs doivent accompagner la sortie de crise. Afin que le seul sport, champion olympique reprenne sa marche en avant. Et le ministère des Sports, le Gouvernement et même le président de la République doivent être attentifs au dossier du taekwondo. L'honneur et le prestige du pays y sont engagés.

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