Afrique: Agoa - Des opportunités mal connues en RDC

Deux ans après sa réadmission, le pays donne toujours l'impression de vouloir rester dans l'immobilisme. Des voix s'élèvent déjà pour exiger aux dirigeants et industriels RD-congolais plus de réformes et d'audace ce vaste marché nord-américain. A ce sujet, le prochain Forum sur l'Agoa, prévu pour juillet prochain à Dallas, offrira une occasion aux autorités RD-congolaises de mieux affûter leur stratégie d'attaque.

Depuis 2000, le monde des affaires a appris à composer avec le célèbre " African Growth And Opportunity Act ", mieux connu à travers son sigle Agoa. Il s'agit d'abord d'une loi sur la croissance et les opportunités économiques en Afrique promulguée par le Congrès américain. Les principaux bénéficiaires sont les pays en voie de développement et les pays les moins avancés de la région. L'Agoa dépasse ainsi le domaine traditionnel d'une loi à cause des relations qu'elle est censée réguler.

Même si le débat entoure à ce jour la motivation profonde d'une telle politique par le pays de l'Oncle Sam, certains acteurs RD-congolais de premier plan n'hésitent pas à mettre en exergue les résultats mitigés et la fragilité du cadre légal de la coopération pour s'opposer au retour de la RDC sur ce marché. Se référant à de nombreux rapports, ils arrivent même à relever un faible taux d'échanges commerciaux entre la RDC et les États-Unis d'Amérique depuis 2009, malgré le statut de pays bénéficiaire du cadre de l'Agoa.

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Loin des débats politiques, le sujet passionne aussi le monde économique. Il serait illusoire de critiquer quelque chose dont les contours restent assez flous. Au cours d'un diner d'affaires le 25 juin, la question de l'Agoa était au centre des discussions. Deux ans après la réadmission de la RDC, le constat est d'abord l'absence d'une profonde connaissance des opportunités du cadre légal. Sans réelle maîtrise des enjeux de l'Agoa pour le pays, il est difficile d'évaluer objectivement le bénéfice à tirer.

Aussi le prochain Forum de juillet prochain à Dallas offrira-t-il la possibilité de mieux connaître ce marché. Il revient au Gouvernement de la République, au parlement et aux industriels d'aller sur place pour découvrir les opportunités de l'Agoa. Le principal défi à relever, selon les experts du secteur économique, est de s'écarter totalement de la logique de l'aide au développement pour s'orienter vers les échanges commerciaux plus compétitifs. Par ailleurs, l'Agoa n'exclue pas que des structures américaines interviennent pour assurer le développement des producteurs locaux.

Au niveau des efforts RD-congolais, il y a principalement la nécessité d'assurer une meilleure compétitivité des produits RD-congolais. Pour y parvenir, le pays doit se conformer à la normalisation et la standardisation du label " Made in Congo ". Il existe aujourd'hui plusieurs produits locaux qui peuvent faire l'objet d'exportation vers les États-Unis d'Amérique. Le pays est producteur de tabac, du blé, du café, du caoutchouc, du bois, de l'huile de palme ; La liste n'est pas exhaustive.

Pour consolider le marché d'exportation, il faut à la fois un soutien du secteur public aux producteurs locaux et une meilleure intégration dans les structures sous-régionales comme la Sadec ou le CEEAC. Tout doit concourir à la mise en place d'un ensemble de normes de standard de production acceptables tant au niveau national qu'international.

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