Cote d'Ivoire: Silence, Ouattara développe

En Côte d'Ivoire, c'est un constat implacable, les questions les moins essentielles - parfois futiles - agitent souvent l'opinion. C'est le cas du débat, qui a lieu en ce moment sur les tarifs du péage de Grand-Bassam, inauguré vendredi dernier, qui évoluent, selon le type de véhicule, de 1000 FCFA à 3500 FCFA.

Depuis l'annonce de ces coûts par le ministre de l'Equipement et de l'Entretien routier, puis relayés par le Fonds d'entretien routier, l'on assiste à une levée de boucliers contre ces montants. Certains les trouvent excessifs, arguant que cela contribue à l'augmentation du coût de la vie. A courte vue, cette opinion peut être défendue. D'autres, plus virulents, appellent carrément au boycott de cette autoroute, en initiant une campagne dans ce sens.

De toute évidence, il y a beaucoup de passions autour de cette question et une volonté des personnes, de capitaliser une éventuelle colère, pas du tout spontanée, sur le plan politique. Tous ceux qui s'agitent, avouons-le, agissent, pour la plupart d'entre eux, sous le coup de l'émotion ou par mauvaise foi. Car, une analyse froide des prix fixés permet de comprendre qu'ils sont parmi les moins chers, dans la sous-région. A titre de comparaison, au Sénégal, les tarifs du péage sur l'autoroute Dakar-Aéroport International Blaise Diagne, oscillent entre... 1200 FCFA et 3900 FCFA ! Toutefois, dans la capitale sénégalaise, personne ne s'en offusque, conscient que la route précède le développement et surtout du bien fou que cette voie express fait aux usagers, qui rallient la capitale à la banlieue.

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Mais, en Côte d'Ivoire, les Ivoiriens ont cette manie de cultiver le paradoxe. En même temps qu'ils réclament partout des routes, y compris dans les contrées les plus reculées, ils ne veulent pas entendre parler de péage. Comment va-t-on alors entretenir ces routes et éventuellement en construire d'autres ? Surtout que, selon les chiffres, il faut débourser entre 750 millions et 1 milliard de FCFA pour un kilomètre de bitume. Pour une autoroute, la facture s'élève à 2 milliards de FCFA par kilomètre. Où l'Etat va-t-il tirer cet argent, quand on sait que dans nos pays tout est prioritaire ? La capacité de production de la richesse nationale est encore limite, vu que les secteurs productifs ont rarement été mis en valeur par les régimes qui se sont succédé à la tête du pays, depuis Houphouët-Boigny. Pendant près de deux décennies, le pays a fait du surplace. Aucun entretien des infrastructures, très peu d'investissement, dégradation des voies de communication. Aujourd'hui, la Côte d'Ivoire inspire confiance et peut lever des fonds sur les marchés internationaux ou emprunter à des taux défiant toute concurrence et il faut bien pouvoir respecter la signature du pays par le remboursement des dettes.

Il faut donc savoir raison garder car dans tous les pays développés ou ceux qui aspirent à l'être profondément, il faut des routes. Et qui dit route, dit investissement colossal et entretien, notamment pour les grandes voies qui relient des localités.

En décidant donc d'installer des péages sur certaines nouvelles infrastructures routières, les autorités ivoiriennes ne réinventent pas l'eau chaude. Elles s'inscrivent dans un processus de développement normal qui existe dans tout pays qui veut avancer. Au lieu de s'en offusquer, les Ivoiriens, du moins qui se plaignent, devraient plutôt féliciter le Président Alassane Ouattara et son équipe gouvernementale pour la reconstruction remarquable du pays, depuis un peu plus de deux décennies. Avec, notamment, toutes ces infrastructures qui poussent comme des champignons : routes, autoroutes, ponts, échangeurs, centres de santé, lycées, collèges, universités, travaux d'électrification et d'adduction en eau potable...

En effet, avant l'avènement du Président Ouattara, la Côte d'Ivoire comptait 6500 km de routes bitumées, bâties presqu'essentiellement par Houphouët-Boigny. Aujourd'hui, elle totalise 7500 km de routes revêtues. A cela s'ajoutent les 2000 km de routes en cours de construction, dans le cadre des préparatifs de la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) 2023 que la Côte d'Ivoire. Soit près de 10 000 km bitumées dans un an. Une prouesse exceptionnelle au regard de la situation dans d'autres pays de la sous-région, voire du continent. Le Sénégal, qui a un niveau de développement approximativement similaire à la Côte d'Ivoire, n'en totalise "que" 5875 km. Au Togo, sur un réseau routier global de 11 777 km il y a environ 2 101 km de routes nationales revêtues et 1 473 km de voiries urbaines. Dans le premier semestre de 2020, on dénombrait près de 1 294 km de routes nationales non revêtues et 6 802 km de pistes rurales. Au Gabon, sur 9170 kilomètres de voies terrestres, il n'y avait que 1630 kilomètres de routes bitumées en 2018. Ces statistiques témoignent implicitement du travail dantesque abattu par le Président Ouattara et son gouvernement et également des progrès substantiels faits par la Côte d'Ivoire dans ce domaine.

Sous la gouvernance Ouattara, le pays a considérablement renforcé son réseau routier en reliant, par exemple presque tous les chefs-lieux de département entre eux par le bitume. Se déplacer aujourd'hui du Nord au Sud, d'Est en Ouest en passant par le Centre, n'est plus un cauchemar. C'est cela, le développement. Sans bruit ni démagogie. Dans le silence, Alassane Ouattara développe son pays, par l'action. Pour en faire, dans quelques années, une Nation forte, qui compte énormément dans le concert des Nations. Et aussi pour le bonheur de ses concitoyens. Cela demande l'implication et les efforts de tous, citoyens et Etat.

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