Congo-Brazzaville: Fête de la musique - La soirée déportée dans le quartier populaire

Bien que déportée à Nkombo, un quartier situé dans le neuvième arrondissement de Brazzaville, la soirée musicale à l'occasion de la fête internationale de la musique, le 21 juin dernier, n'a pas suscité l'adhésion massive du public.

Tout comme à l'accoutumée, le Congo n'est pas resté en marge de la célébration de la quarantième édition de la fête internationale de la musique. Cependant, si à l'Institut français du Congo (IFC) l'événement a été célébré avec faste, cela n'a pas été le cas dans les autres sites, notamment ceux de l'esplanade du Centre national de radiotélévision nationale (CNRTV) et du boulevard des Armées général Alfred-Raoul.

Dans ces deux sites, la qualité musicale a été bien appréciable, une bonne résonance musicale, superbement bien interprétée par les artistes sur scène, mais le public n'a pas répondu présent tel que les organisateurs s'y attendaient.

Il est 20h, lorsque le ministre de la Culture et des Arts, Dieudonné Moyongo, arrive à l'esplanade du CNRTV, après avoir passé quelques instants à l'IFC et au boulevard des Armées général Alfred-Raoul. Tout comme dans ces deux précédents sites, Dieudonné Moyongo n'a pas tenu de discours, sinon que délivrer ce petit message : " Nous ne sommes pas venus faire un discours parce qu'aujourd'hui c'est la fête de la musique. Nous sommes venus sublimer la musique qui est l'art le plus populaire. Ça veut dire que nous sommes venus danser, chanter ici à l'esplanade de Nkombo ". Après ces mots, le ministre a exhibé quelques pas de danse au rythme du groupe Moyes authentique ( sur scène à l'arrivée du ministre).

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Outre ce groupe, à l'esplanade de Nkombo, se sont produits tour à tour Les Guerriers du Christ, Goshen & Zoé, Kadhafi Santos, Vini Balthazar, soeur Lisette Koulous, Master man, Big Bogen, Jay Maz, BBL Musica, Benedi Loûons, Eloko ya peuple, Super Nkolo Mboka de Djoson Philosophe, et plusieurs autres groupes.

Jouant pour la première fois à la fête de la musique sur invitation du ministère de la Culture et des Arts, Kadhafi Santos, qui a brillamment presté avec un répertoire constitué des chansons comme "Ndonda" (mauvais serpent), "Reconnaissance", puis enfin "Je suis", n'a pas caché ses sentiments. " La célébration de la quarantième édition de la fête internationale de la musique est une bonne chose pour nous les pratiquants de la rumba, surtout qu'elle a été inscrite sur la liste du patrimoine culturel et immatériel de l'humanité.

C'est donc un plaisir que le ministère pense à toutes les générations. Me concernant, par exemple, depuis que j'ai créé ce groupe en 2014, c'est pour la première fois que le ministère de la Culture et des Arts m'invite pour jouer à l'occasion de la célébration de la fête internationale de la musique. Ce genre de prestations permet au public de découvrir les talents des artistes congolais ", a-t-il déclaré.

Un podium haut de gamme

Au site du boulevard des Armées général Alfred-Raoul, a été monté un gigantesque podium haut de gamme par le bureau exécutif de l'Union des musiciens congolais, avec l'appui du département de la Culture, des Arts et du Tourisme du cabinet du chef de l'État et des collectivités locales.

La soirée musicale a connu la présence des conseillers du chef de l'État, Lydie Pongault et Apollinaire Aya, du député de Poto-Poto 3, Ferréol Ngassackys, du secrétaire général du groupe Adiac, Ange Pongault, et de bien d'autres personnalités et mécènes. Un autre invité de marque a été "son altesse" Passi, artiste musicien, patron du groupe Biso na Biso, venu droit de la France. " Je suis très content d'être-là, et je vous souhaite, au nom de Biso na Biso, une bonne fête de la musique. On est très pressé de revenir ici ", a déclaré l'artiste musicien.

Plusieurs artistes se sont produits sur cet immense podium, offrant au public des bonnes sonorités. Wilson Classic, Keim Oboura, Grand Rebelle et son groupe Vision des stars, Djoson Philosophe et son Super Nkolo Mboka, Bana Poto-Poto, Pamphile Ibambo, Merlin Bouton et son Brakin music, Koffi de Brazza, Extra musica international de Quentin Moyasco, Walo Boss Stino, Romain Gardon et son SOS Salsa, Youyou Mobange de Brazza, et bien d'autres. Des prestations de qualité ayant suscité l'admiration des chauffeurs de taxi qui, pour la quasi-totalité, avaient garé pour suivre la fête de la musique jusqu'à sa fin au-delà de 24h.

Si nombreux ont loué l'initiative, cela n'a pas été le cas pour le promoteur du groupe GPY, Beethoven Germain Pella Yombo. " De mon point de vue, la fête de la musique c'est une célébration de la tradition française, il n'y a pas d'intérêt à la célébrer solennellement ici.

Ce sont les ambassades françaises, à travers le monde, appuyées par les instituts français, qui devaient organiser ce genre de podiums pour célébrer leur tradition. Je ne vois pas la France en train de célébrer la tradition de Kingoli ou de Kiburikiri. Je suis prestataire, c'est vrai, mais cette prestation ne rentre pas dans mon planning d'activités ", a-t-il déclaré.

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