Afrique: Promotion de la technologie pharmaceutique - La BAD décide de créer une fondation pour le continent

Le Conseil d'administration de la Banque africaine de développement (BAD) a validé, le 28 juin, le projet de création d'une fondation africaine destinée à la promotion des technologies pharmaceutiques. Cette institution jugée novatrice aura pour objectif d'améliorer et permettre l'accès des pays du continent aux technologies liées à la fabrication des médicaments tels que les vaccins et d'autres produits pharmaceutiques.

Créée sous les auspices de la BAD, la nouvelle institution fonctionnera en toute indépendance. Elle collectera des fonds auprès de diverses parties prenantes, notamment les Etats membres, les institutions de financement du développement et les organisations philanthropiques.

Selon les initiateurs du projet, la priorité sera donnée aux technologies, aux produits et aux processus dévolus aux maladies et aux pandémies qui prévalent actuellement en Afrique. La fondation a aussi pour objectif de renforcer les compétences humaines et professionnelles dans le secteur pharmaceutique, dans l'écosystème de recherche sanitaire, dans le développement et l'amélioration des capacités de production des usines sans oublier l'affermissement de la qualité réglementaire des produits pharmaceutiques. Ceci, pour répondre aux normes de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Appréciant l'initiative qu'il qualifie de loyale, le responsable de la BAD, Akinwumi Adesina, a précisé que la fondation va entériner l'engagement de son institution, notamment celui de consacrer trois milliards de dollars au moins au cours des dix prochaines années pour la fabrication de produits pharmaceutiques et de vaccins sur le continent. Cet engagement s'inscrit dans le cadre de son plan d'action pharmaceutique " Vision 2030 ".

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" Les domaines d'action de la fondation pourront profiter également aux autres investissements aujourd'hui déployés dans la production pharmaceutique en Afrique ", a déclaré la BAD.

Le siège de la fondation à installer au Rwanda

Indiquant l'endroit où sera installé cette fondation africaine, le président du Groupe de la BAD a spécifié qu'elle sera basée au Rwanda. Et, c'est une entité à bénéfices communs car, elle jouira de ses propres structures de gouvernance et de fonctionnement, encouragera et conclura des alliances avec d'autres sociétés pharmaceutiques étrangères et africaines.

" Il s'agit d'une grande avancée pour l'Afrique. L'Afrique doit se doter d'un système de défense sanitaire ayant pour base trois grands domaines, à savoir la relance de l'industrie pharmaceutique africaine, le renforcement des capacités africaines de fabrication de vaccins et la mise en place d'infrastructures de soins de santé de qualité en Afrique ", a-t-il précisé.

Faisant une rétrospective sur les origines de la création de cette institution, Akinwumi Adesina a précisé que c'est lors du sommet de l'Union africaine (UA) à Addis-Abeba, en février 2022, que les dirigeants africains avaient exhorté la BAD à aider les Etats membres à la création d'une Fondation africaine pour la technologie pharmaceutique. Une idée qui souligne que l'Afrique ne devrait plus sous-traiter la sécurité sanitaire de ses citoyens et la confier à la bienveillance d'autrui.

" Cette décision ouvre de nouvelles perspectives sanitaires à l'Afrique qui, depuis des décennies, subit le fardeau de plusieurs maladies et pandémies comme le covid-19, mais dont la capacité à produire elle-même ses médicaments et vaccins s'avère très limitée. Par exemple, le continent importe environ 70 % de l'ensemble des médicaments dont il a besoin et paye une facture annuelle d'environ quatorze milliards de dollars ", précise le président du Groupe de la BAD. Akinwumi Adesina ajoute que les efforts déployés au niveau mondial pour développer rapidement la fabrication de produits pharmaceutiques essentiels, comme les vaccins dans les pays en développement, en Afrique en particulier afin d'élargir l'accès, ont été entravés par la protection des droits de propriété intellectuelle et des brevets sur les technologies, le savoir-faire, les procédés de fabrication et les secrets commerciaux.

Ainsi, le moment est venu de surpasser cela par la création d'une fondation propre à l'Afrique. Car, les entreprises pharmaceutiques africaines n'ont pas la capacité de dépistage ni de négociation, non plus la marge de manœuvre nécessaire pour se battre avec les entreprises pharmaceutiques mondiales.

" Force est de constater qu'elles ont été marginalisées et laissées pour compte dans les innovations pharmaceutiques mondiales sophistiquées. Cela peut s'illustrer par le fait que récemment, trente-cinq entreprises ont signé une licence avec l'américain Merck pour produire le Nirmatrelvir; un médicament contre le covid-19. Aucune licence n'était d'origine africaine ", a déploré la BAD en concluant que l'Organisation mondiale du commerce et l'OMS ont salué et loué sa décision.

Notons que la Fondation africaine pour la technologie pharmaceutique est une réflexion et une action de la BAD. Elle fournit une partie de l'infrastructure nécessaire pour la promotion d'une industrie pharmaceutique émerge en Afrique.

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