L'affaire est déjà entre les mains de la justice. Mais l'Etat a beaucoup perdu dans cette dilapidation des ressources minières.

L'affaire fait scandale. Des produits miniers ont disparu des coffres forts du ministère des Mines et des Ressources stratégiques. Il s'agit, en vérité, de 36 kg d'or et des kilos de pierres précieuses. Contrairement à d'autres affaires qui ont fait du bruit ces derniers temps, le vol a été perpétré, cette fois-ci, dans les locaux du ministère. Il a été découvert lors de la procédure de passation de services entre l'ancien Directeur général des mines et l'actuel titulaire de ce poste à Ampandrianomby. L'inventaire qui aurait eu lieu en ce mois de juin, dans le cadre de ce passage de relais entre deux hauts responsables, a permis, à cet effet, au ministère de débusquer le pillage.

Depuis 2019. L'Exécutif a tout de suite porté l'affaire devant la justice, en mobilisant la Primature pour enclencher la procédure judiciaire. Le préjudice est évalué à plus de 7 milliards ariary, avec un cours de l'or qui frôle actuellement les 200 000 ariary. Si l'Etat veut alors remonter jusqu'aux véritables cerveaux de cette affaire, des têtes vont tomber. Jusqu'à présent, la justice a mis la main sur plusieurs responsables, dont des anciens directeurs généraux, du ministère en charge des Mines, qui sont actuellement en détention préventive dans le cadre de cette affaire. Ces hauts responsables qui sont alors incriminés ont tous exercé depuis 2019. L'enquête menée auprès de ces fonctionnaires devrait, en effet, permettre à la justice d'identifier toutes les autres personnes qui sont mouillées dans ce vol.

Indignation. Le peu d'informations qui filtrent sur cette affaire accréditent le scénario d'un vol organisé. Et la valeur des objets ainsi que le niveau de sécurité de ces coffres ne laissent aucun doute sur l'implication de beaucoup de personnes dans l'opération. Qui ont donné l'ordre aux agents du ministère ? Qui ont bénéficié des lingots d'or et des pierres précieuses volés ? Quoi qu'il en soit, l'éclatement de cette affaire a provoqué beaucoup d'indignation. Le gouvernement, quant à lui, qui essuie les critiques les plus acerbes concernant le trafic d'or dans le pays, depuis l'affaire des 73 kg d'or, n'a pas droit à l'erreur dans cette affaire qui intensifie, sous les chaumières, le débat sur la gestion des ressources minières.