L'épineux problème de la nationalité des résidents nés dans l'archipel des Chagos agite à nouveau les autorités britanniques.
La question a resurgi à l'annonce de l'enregistrement des descendants des Chagossiens qui souhaitent obtenir la nationalité britannique. Cette revendication chagossienne a été finalement entendue par les Britanniques après de nombreuses péripéties impliquant le ministère de l'Intérieur, la Chambre des Communes et la Chambre des Lords.
Suite à un amendement de la British Nationality Act de 1981, en avril dernier, un délai de cinq ans a été accordé aux Chagossiens adultes qui souhaitent se faire enregistrer comme citoyens du British Indian Ocean Territory (BIOT). Leurs enfants, indépendamment du lieu de leur naissance, obtiendront également la nationalité britannique et celle de la British Overseas Territories Citizenship (BOTC).
S'il faut s'en réjouir pour les Chagossiens, cet épisode illustre l'ambiguïté de la position mauricienne. Les choses sont claires : le combat des Chagossiens, qui veulent accéder à la citoyenneté britannique, est antinomique à la revendication mauricienne de souveraineté. Les Chagossiens partent du principe qu'ils ont été déportés illégalement alors qu'ils étaient des "subjects of the Crown, in right of their British nationality as belongers of the Chagos Archipelago".
Penser, en la circonstance, que le Premier ministre britannique serait sensible à la revendication mauricienne de souveraineté, c'est faire preuve de naïveté.