Congo-Kinshasa: Funérailles de Lumumba - "Il fallait qu'il soit honoré"

Sur l'avenue qui porte son nom et qui conduit à l'aéroport international de Kinshasa, à "l'Échangeur de Limete", une imposante statue de Lumumba surplombe un mausolée en verre et en béton où est conservé à partir d'aujourd'hui (30 juin 2022) ce qui reste de la dépouille de ce martyr de l'indépendance : une dent ayant valeur de relique.

"Il est mort à cause de ce pays. Il fallait qu'il soit vraiment honoré et enterré dans son pays. C'est une référence quand même pour notre pays", a dit à la DW André Kabasu, un infirmier âgé de 34 ans.

"Selon nos coutumes africaines, si quelqu'un est mort ailleurs, on doit prendre quelques restes de son corps pour aller les inhumer dans son village natal ou bien dans son pays. Cela nous montrera qu'un jour si nous voulons voir là où Lumumba se trouve, on peut passer là-bas et avoir un bon souvenir", ajoute de son côté Félicien Mukeba, 41 ans.

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Selon des historiens, c'est son discours virulent contre le racisme des colons belges qui l'a fait entrer dans la légende, le 30 juin 1960, jour de la proclamation officielle de l'indépendance de l'ex-Congo belge.

Un discours qui a aussi scellé le sort de ce nationaliste considéré comme un communiste par ses détracteurs. Après seulement 75 jours, le premier Premier ministre de la RDC était neutralisé, puis assassiné quelques mois plus tard, à 35 ans.

Mercredi (29.06.2022) à Kinshasa, le cercueil a été conduit dans la salle où Lumumba avait prononcé son célèbre discours, au Palais de la nation, siège du Parlement à cette époque.

A cette occasion, le président Félix Tshisekedi a décoré les deux compagnons d'infortune de Patrice Lumumba, Joseph Okito, vice-président du Sénat, et Maurice Mpolo, ministre de l'Éducation, tués dans les mêmes circonstances que lui le 17 janvier 1961 à Shilatembo, dans le Haut-Katanga (sud-est), par des séparatistes katangais et des mercenaires belges.

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