Madagascar: Les Malgaches se préparent à une hausse des prix du carburant

À Madagascar, la hausse des prix du carburant est inéluctable. Annoncée par l'exécutif depuis plusieurs semaines pour préparer la population, déjà étranglée par l'inflation, les autorités n'ont pourtant pas chiffré la hausse, ni donné de date précise - si ce n'est qu'elle est attendue pour le mois de juillet. La tension est palpable et jeudi 30 juin, des files d'automobilistes faisaient la queue à différentes stations services de la capitale.

Comme un vent de panique. Des files d'attente ont été observées hier aux stations services d'Antananarivo pour faire le stock de carburant : en prévision de la hausse des prix, largement annoncée par le gouvernement, ou/et pour ensuite revendre l'essence au noir quand lesdits prix auront augmenté.

Dans une note opérationnelle publiée jeudi, l'Office malgache des hydrocarbures (OMH) suspend désormais la vente de gazole et de carburant dans des jerricans supérieurs à 25 litres "pour ne pas perturber la distribution de carburants dans les stations services ", et ce jusqu'à nouvel ordre.

Pour Jean-Baptiste Olivier, le directeur de l'OMH, cette décision a été prise car " des constats ont été faits sur le terrain : les gens stockent du carburant à domicile et mettent en péril leur sécurité". Ce dernier assure cependant que cette note "n'a rien à avoir avec la hausse des prix du carburant ", attendue pour le courant du mois de juillet, mais dont il ne connait ni le montant, ni l'échéance.

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Rembourser des dettes envers les sociétés pétrolières

La hausse du prix du carburant est annoncée par le président Andry Rajoelina depuis son retour de Washington fin avril. Une augmentation inévitable. Le blocage des prix à la pompe depuis 2019 entraîne une hausse des arriérés de l'État envers les pétroliers - les prix sont subventionnés. Résultat : lorsque le prix du baril augmente, comme c'est le cas en 2022 à cause entre autres de la guerre en Ukraine, la dette se creuse un peu plus. Il faut ajouter à cela une mauvaise gouvernance au sein de la Jirama, la compagnie nationale d'eau et d'électricité, ainsi que des installations vétustes - avec des centrales thermiques alimentées au gazole.

Dans un pays où 80% de la population vit avec moins de deux euros par jour, selon la dernière étude de la Banque Mondiale, les prix de l'eau et de l'électricité avoisinent ceux de la France.

Une source proche du secteur pétrolier indique que les négociations entre les sociétés pétrolières et l'État continuent ; elles portent sur le montant précis des arriérés à payer et sur le niveau de la hausse des prix, hausse qui permettra de rembourser ces dettes. Un bras de fer qui ne sera pas sans répercussion sur la vie quotidienne de la population.

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