Congo-Kinshasa: Marché international - Les principaux produits miniers d'exportation en difficulté

Dans ses projections hebdomadaires allant du 27 juin au 2 juillet, la Commission nationale des mercuriales du ministère du Commerce extérieur annonce une tendance générale à la baisse des cours. Le cuivre, qui représente avec le cobalt plus de 90 % des exportations congolaises, accuse une baisse de prix de l'ordre de 434 dollars américains, passant de 9 394 à 8 960 dollars la tonne.

C'est l'une des pires semaines pour les principaux produits miniers d'exportation de la République démocratique du Congo (RDC). En effet, les dernières projections hebdomadaires de la Commission nationale des mercuriales du ministère du Commerce extérieur sont sans appel. Entre le 27 juin et le 2 juillet, il va s'observer une tendance générale à la baisse des cours sur le marché international. Du côté du cuivre, la tonne passe à 8960 dollars américains. La même tendance baissière est signalée pour le zinc, qui se négocie désormais à 3640 dollars contre 3702 dollars.

Pour le cobalt, son prix reste assez stable sur le marché international. En effet, il continue de se négocier à 87 781 dollars la tonne. D'autres produits comme l'étain, l'or et le tantale enregistrent également une baisse des cours, passant respectivement à 33 150 dollars la tonne (36 233 dollars la tonne la semaine passée) ; 59,31 dollars le gramme (59,38 dollars le gramme la semaine passée) et 405 dollars le kilo (410 dollars le kilo la semaine passée). Quant à l'argent, tout comme le cobalt, son prix reste assez stable.

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Secteur minier : premier contributeur au budget de l'État

95 % des exportations congolaises sont constituées des matières premières, principalement le cuivre et le cobalt. Le volume le plus important, soit 40 %, prend la direction de la Chine. En tant que principal secteur pourvoyeur des devises étrangères pour la RDC, l'évolution des cours internationaux est suivie de près par les experts qui décortiquent les moindres soubresauts.

La volatilité des cours ne serait pas sur les recettes (taxes et redevances minières). A titre d'exemple, avec les recettes générées au premier semestre de 2021, soit 650 millions de dollars de redevance minière dans les seules provinces du Lualaba (capitale mondiale du cobalt) et du Haut-Katanga (capitale mondiale du cuivre), la Chambre des mines estime que l'argent collecté aurait bien pu servir à la construction de près de 6 000 écoles, 64 hôpitaux et 64 universités.

En outre, il y aurait eu un financement supplémentaire pour l'asphaltage d'au moins 300 km de routes. Malheureusement, regrette la Chambre des mines, cet argent est orienté essentiellement au fonctionnement des institutions au lieu de servir à des investissements durables.

Relativiser l'impact des cours

En matière des prix, la Chambre des mines, structure créée au sein de la Fédération des entreprises du Congo pour piloter les questions relatives au secteur minier, émet paradoxalement une opinion moins dramatique. Sur la question des cours, l'impact ne serait pas aussi néfaste qu'on l'imagine sur le secteur minier.

En effet, contrairement aux traders, les miniers s'intéresseraient plutôt aux perspectives sur le long terme des prix au regard de la durée d'exploitation des mines en RDC. Sur ce point précis, les perspectives sont plutôt bonnes avec l'exploitation prochaine du nickel et du lithium à la suite d'une forte demande.

La montée en puissance de la demande mondiale pour certains produits stratégiques comme le cobalt, le cuivre, le nickel et le lithium doit constituer le principal élément d'une bonne analyse des perspectives du secteur minier. La RDC jouera un rôle important dans la transition écologique mondiale amorcée depuis quelques années.

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