Ile Maurice: Plage - Les hausses de prix freinent la joie des restaurateurs

Les vieilles habitudes peuvent reprendre aujourd'hui. Comme le plaisir d'aller pique-niquer à la plage. Cette mesure permettra aussi aux commerçants de souffler à nouveau, même si, pour certains, les récentes hausses des prix feront pencher la balance.

Dans sa roulotte à Mont-Choisy, Reetoo Beejaysingh a le sourire. "On sort de l'ombre. C'est presque un jackpot", lâche ce jeune père de famille. Ces six derniers mois ont été des plus pénibles. " Cette période a été très difficile. Surtout quand vous avez un enfant en bas âge. Il faut payer la garderie, et rien n'est gratuit de nos jours." Des appels, il en recevait plusieurs de ses clients. "Tous attendaient que les restrictions soient levées pour passer un peu de bon temps avec nous." Il faut dire que la plage est un catalyseur. "Chez eux, les étrangers doivent beaucoup rouler pour arriver à une plage, alors que nous l'avons à deux pas de chez nous."

Il se dit aussi soulagé de pouvoir enlever le masque. "C'est une bonne nouvelle."

Néanmoins cet enthousiasme n'est pas affiché par tous les commerçants de plage. Pour Yogenee Moorghen, une nouvelle lutte débute. Cette marchande, qui opère à Pereybère, soutient que tous les produits ont augmenté voire triplé de leur prix initial. "Et vous ne pouvez augmenter le prix de vos produits car la clientèle ira ailleurs." A titre d'exemple, elle mentionne le produit utilisé pour les frites. "Le shortening végétal se vendait à Rs 1 750. Aujourd'hui, il est à Rs 3 220. On l'utilise essentiellement pour les frites. Un paquet de chips a doublé. La mayonnaise se vendait à Rs 450 le pot, aujourd'hui, elle coûte Rs 1 000. Le ketchup devient presque inexistant."

%

Face à cette montée de prix, elle ne sait quoi faire. "J'ai pensé à conserver les mêmes prix en diminuant la quantité, mais je risque de m'attirer des reproches des clients. Même la boîte à emporter a augmenté." Sa roulotte, c'est toute sa vie. "C'est mon gagne-pain. Je ne pourrai faire autre chose. Donc, il faudra travailler et voir comment joindre les deux bouts." Même la main-d'oeuvre est devenue coûteuse. "La personne que j'emploie pour couper le kebab me demande plus de Rs 1 000 au quotidien." À ce rythme, il lui sera encore plus difficile de poursuivre son business.

Elle n'est pas la seule à faire face à autant de difficultés. C'est également le cas de Flavio Jasmin d'Albion. Il ne sait pas trop à quoi s'attendre avec la levée des restrictions. "Le grand test sera ce week-end. On verra comment le public se comporte." Mais il ne cache pas les problèmes rencontrés au cours de ces derniers mois. "Les clients n'étaient pas présents. La matière première coûte cher, donc les boulettes aussi." À ce jour, il n'ose même pas penser à augmenter le prix de ses produits. "On va continuer à pratiquer le même prix. Mais pour combien de temps ?" Ils oscillent entre soulagement et appréhension...

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.