Madagascar: Psychose de hausse de prix du carburant - Rush dans les stations-service

Plusieurs stations-service de la capitale et ses environs ont été prises d'assaut par les automobilistes, hier. En cause, la crainte d'une hausse du prix du carburant.

Un vent de panique. C'est ce qui a soufflé dans la capitale hier. Au point que des automobilistes ont pris d'assaut plusieurs stations service dans la capitale et ses environs.

La cause de cette psychose est une rumeur de hausse des prix du carburant, aujourd'hui. L'idée que les prix à la pompe connaîtront une hausse en ce mois de juillet a circulé depuis quelques semaines, en effet. Seulement, personne n'a dit que cela interviendrait ce jour. Seulement, certains automobilistes tablaient, probablement, sur la formule appliquée lors de précédentes hausses. Souvent les nouveaux prix à la pompe sont affichés à minuit, au début du mois. Raison pour laquelle plusieurs appréhendaient ce 1er juillet, de prime abord.

Un autre paramètre qui a fait enfler la psychose d'hier, est une note publiée par l'Office malgache des hydrocarbures (OMH). Cette note suspend les ventes de supercarburant et de gasoil dans les contenants mobiles ayant une capacité supérieure à 25 litres. Outre l'éventualité d'une hausse imminente du prix à la pompe chez certains, cette missive a réveillé la peur d'une pénurie du carburant chez d'autres.

En milieu d'après-midi, quelques stations-service du côté d'Antsimondrano se sont mises à rationner la quantité à verser dans chaque voiture pour pallier au rush. D'autres, comme à Talatamaty ou Ampasapito, ont été submergées par les clients qui, une fois n'est pas coutume, voulaient tous faire le plein, en fin d'après-midi jusqu'en soirée. La situation a pris une telle ampleur qu'il a fallu que l'OMH réagisse et explique les raisons de la note qu'il a publiée. '

%

Douchés, les spéculateurs

L'Office malgache des hydrocarbures a ainsi convié la presse en urgence pour une conférence de presse, hier, à 18 heures 30. Olivier Jean-Baptiste, directeur général, est ensuite intervenu sur le plateau de la télévision nationale. D'emblée il a voulu rassurer le public en affirmant, "il n'y a aucun risque de pénurie". Pour bétonner ses propos, il indique que quatre navires transportant du carburant ont accosté au port de Toamasina, cette semaine. Que le dernier est en train de débarquer sa cargaison.

Le numéro un de l'OMH ajoute que la hausse des prix du carburant ne sera pas appliquée aujourd'hui, contrairement aux appréhensions populaires. Seulement, les interventions médiatiques de Olivier JeanBaptiste n'ont visiblement pas eu l'écho ni l'effet escomptés. Jusqu'au bout de la nuit, des files d'automobilistes faisaient la queue dans certaines stations-services, comme à Ankadifotsy et Antaninandro.

S'agissant de la note publiée hier, le boss de l'OMH explique qu'elle a été prise suite au constat que des usagers se sont mis à acheter du carburant par plusieurs bidons. Depuis le week-end, en effet, des photos de camionnettes et même de camions apportant des bidons ou même des tonneaux pour acheter du carburant, ont circulé sur les réseaux sociaux. Olivier JeanBaptiste a d'abord mis en avant la sécurité comme premier argument. Il a insisté sur le risque d'entreposer chez soi une quantité importante de carburant qui est un particule volatile et hautement inflammable.

La raison de la publication de la note d'hier est, surtout, pour limiter les marges de manœuvres d'éventuels spéculateurs. Le scénario que certains aient en tête d'amasser des litres de carburant afin de les revendre au marché noir, lorsque la hausse des prix interviendra, n'est pas écarté par les autorités. Une éventualité qui risque de perturber encore plus le secteur et pourrait même avoir des conséquences sur la paix sociale. La situation qui a prévalu, hier, indique en tout cas que l'imminence d'une hausse du prix à la pompe inquiète l'opinion publique. Tous appréhendent surtout ses conséquences sur le coût de la vie.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.