Afrique Centrale: Le géant français des boissons Castel accusé de complicité de crimes de guerre

Le centre-ville de Bangui .

L'étau se resserre autour du géant français de la boisson Castel. Une enquête préliminaire a été ouverte mercredi 29 juin à Paris contre le groupe accusé depuis l'an dernier de complicité de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité en RCA. Des accusations nées d'un rapport de l'ONG The Sentry qui accuse Castel d'avoir passé des accords avec un groupe rebelle centrafricain afin de protéger ses infrastructures en échange d'une aide logistique.

Malgré les dénégations du groupe Castel, le rapport de The Sentry n'a pas été enterré, loin de là. Cette fois, le parquet a ouvert une enquête et va pouvoir se pencher officiellement sur la sulfureuse affaire mettant en cause le géant français.

Les avocates de l'ONG qui a révélé le scandale se sont " réjouit " de cette avancée, estimant que ces investigations " devraient permettre de faire la lumière sur les éventuelles responsabilités de sociétés et d'individus, notamment français, dans la commission de crimes d'une extrême gravité".

Du côté de l'entreprise, on reste sobre. Castel dit simplement " prendre acte " tout en assurant " une coopération pleine et entière avec la justice ".

" Tentative de déstabilisation "

Le rapport de The Sentry, sorti en août 2021, avait révélé que la sucrerie SUCAF RCA, appartenant au groupe Castel, avait voulu protéger son monopole en Centrafrique, en négociant avec le groupe armé UPC, pourtant accusé de multiples exactions. Un " arrangement" dans lequel les rebelles sécurisaient son usine et son champ de canne à sucre, en échange de quoi SUCAF RCA finançait la milice par des paiements directs ou en nature.

Après les révélations, un comité d'éthique interne avait été saisi. Aujourd'hui, Me Pierre-Olivier Sur, l'un des avocats du groupe, déclare que ses conclusions " ont totalement infirmé les allégations du rapport ". Ce dernier dénonce " des témoins anonymes se cachant dans l'enquête de l'ONG ", une " tentative de déstabilisation " et promet un " procès en dénonciation calomnieuse".

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