Mali: L'ONU prolonge d'un an le mandat de la Minusma sans le soutien aérien français

Des éléments des Casques bleus au Mali lors d'une tournée du Chef d’état-major de la Force de la MINUSMA, le Général Pierre-Joseph GIVRE, du 19 au 21 Mai 2021.

Rédigée par la France, une résolution a été adoptée par treize voix sur quinze à propos du prolongement, jusqu'au 30 juin 2023, de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma). La Russie et la Chine se sont abstenues.

Les Casques bleus restent au Mali. Le Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations unies (ONU) a prolongé d'un an la Minusma dans le pays. Mais cette mission va se poursuivre sans le soutien aérien français comme dans le passé. Du coup, les pays européens pourraient quitter cette force internationale de 13 289 militaires et 1 920 policiers. " C'est un risque ", convient un diplomate sous couvert d'anonymat, en allusion au maintien de l'engagement de l'Allemagne ou du Royaume-Uni dans cette opération créée en 2013, devenue aujourd'hui la plus meurtrière des missions de l'ONU.

Moscou a expliqué son abstention au prologement de cette mission par les " formulations intrusives " du texte en matière de droits humains qui s'opposeraient à la souveraineté malienne. Le texte prévoit un maintien des effectifs actuels et réclame aux Casques bleus de soutenir l'application de l'Accord de paix de 2015, une transition politique, le retour de l'autorité étatique dans le centre, la protection des civils et des droits humains.Un rapport a été demandé au chef des Nations unies pour janvier 2023, afin d'adapter éventuellement le format de la Minusma et étudier l'évolution de ses relations avec le pouvoir malien en place. Début juin, le pouvoir malien a affirmé qu'il n'était pas question, alors que l'armée française est en train de se retirer du Mali, de laisser Paris continuer à agir sur son territoire avec ses avions basés au Tchad. Récemment, le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop, a réaffirmé qu'un soutien aérien français aux Casques bleus représentait " une ligne rouge ". Prenant acte de la position malienne, la France a retiré de son projet de résolution initial toute mention relative au maintien d'un soutien aérien français.

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La nouvelle résolution comprend peu de mention sur la présence de la société privée russe Wagner, démentie par Bamako qui n'admet qu'une aide " d'instructeurs " en vertu d'un accord bilatéral ancien avec Moscou. Par contre, l'ONU a condamné " l'utilisation de mercenaires et les violations du droit international humanitaire ainqi que des atteintes aux droits de l'homme qu'ils commettent ", indique le texte, sans citer nommément Wagner comme le voulaient les Etats-Unis et le Royaume-Uni. Ladite résolution maintient dans le mandat la protection des droits humains que les autorités maliennes, soutenues par Moscou et Pékin, auraient cherché à réduire. Ces derniers mois, des organisations non gouvernementales ont accusé les forces maliennes et leurs soutiens russes, notamment les mercenaires de Wagner, d'atrocités. Bamako a assuré que toutes les victimes étaient des terroristes.

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