Le Fonds monétaire international (Fmi) bénit les subventions que les États d’Afrique Subsaharienne appliquent sur les produits alimentaires pour amoindrir l’impact de la hausse des denrées de première nécessité afin de mieux entretenir le contrat social qui les lie à leurs populations.
Par ailleurs, il recommande aux pays de bannir les subventions appliquées sur les produits pétroliers qui, selon elle, profite plus aux populations plus aisées et de consacrer la manne financière destinée à ces subventions à des investissements conséquents.
Interpellé sur la question des subventions lors de son face-à-face avec la presse nationale et internationale accréditée au Sénégal, le Directeur du Département Afrique du FMI, M. Abebe Aemro Selassie reconnaît la difficile situation macroéconomique des pays africains pris font face à l’impact de la crise Covid-19 et l’«invasion de l’Ukraine par la Russie ».
Une situation qui se traduit par une forte inflation et plus de l’incertitude qui plane sur les plans de relance avec la baisse de l’Aide publique au développement ainsi que celle humanitaire. Ce qui compromet d’ailleurs les réformes.
Pour lui, chaque gouvernement doit veiller à une forte sécurité alimentaire en protégeant les populations face à la flambée des prix de première nécessité.
C’est sur cette lancée que le FMI dit encourager les pays à initier des filets sociaux mais, aussi à stimuler la croissance.
Dans la dynamique de recherche de solutions pour une assurer une résilience, le FMI pense que les financements ne suffisent pas, mais il faut entreprendre davantage de réformes pour permettre les pays à surmonter les chocs qui sont exogènes à l’Afrique.
À son avis, pour juguler les subventions, les États doivent accroître les revenus des populations en créant des emplois et en investissant dans des secteurs comme l’éducation, la santé, entre autres.
M. Selassie indique également l’instauration de la justice climatique comme levier sur lequel appuyé en soutenant les gouvernements africains pour une utilisation des énergies à faible teneur en carbone.
Dans cette même dynamique, le Directeur du département Afrique du FMI a salué l’ambition exprimée par les autorités africaines de jeter leur dévolu sur la mobilisation des ressources domestiques.
Il assure de la volonté du FMI d’appuyer les pays avec des allégements face à une fermeture des marchés financiers internationaux qui risque de perdurer. Tout en veillant à ne pas accroître le fardeau de la dette compte tenu de la faiblesse du niveau de mobilisation des recettes.
Cette rencontre avec une partie de la presse entre ainsi dans le cadre d’une tournée qui mène le Directeur du Département Afrique du FMI, M. Abebe Aemro Selassie, au Tchad, au Maroc et au Mozambique.
Durant son séjour à Dakar, il va rencontrer le Président de la République, M. Macky Sall, son ministre des Finances, le vice-Gouverneur de la BCEAO, et d'autres membres du gouvernement dans le cadre du mandat actuel du Sénégal auprès de l'Union Africaine.