Sénégal: Interdites à la baignade, les plages de Gadaye, Malibu et Malika ne désemplissent pas

Les plages sont devenues, en ce début d'hivernage, le refuge de nombreux Dakarois chassés des maisons par la canicule.

Par vagues, jeunes et adultes les envahissent dès les premières heures de l'après-midi, n'hésitant pas à fréquenter certaines d'entre elles pourtant interdites à la baignade, comme celles de Gadaye, Malibu et Malika.

Atoumane Fall, un collégien, est parmi ces nombreuses personnes venues profiter de la fraîcheur de la plage de Gadaye, à Yeumbeul (banlieue dakaroise). Le jeune homme, qui reconnaît que c'est une plage interdite à la baignade, est venu jouer au football avec ses amis.

Loin de la mer, assise et entourée de ses camarades, Biya Diallo a les yeux rivés sur un cahier. Cette élève de terminale profite du temps agréable pour réviser ses leçons.

"On voit des adolescents qui se baignent sur cette plage interdite, alors qu'ils peuvent y perdre la vie. Il faut plus de sensibilisation pour lutter contre ce phénomène", plaide-t-elle.

Fatou Diop, âgée d'une trentaine d'années, vendeuse d'eau à la plage de Malibu, à Guédiawaye, estime que les premiers concernés "sont les parents qui doivent davantage veiller sur leurs enfants".

Ils doivent, dit-elle, leur interdire d'aller à la plage, ou alors "les accompagner, si c'est nécessaire, pour les protéger".

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"Je suis ici à l'insu de mes parents. Je me baigne, mais je me limite au quai pour ne pas me noyer", explique Ousseynou Babou.

Pour éviter d'être reconnu par des voisins de quartier, ce collégien s'assoit très loin de la foule qui a envahi la plage de Malibu.

En cette heure de la journée où le soleil s'apprête à se coucher, la plage de Malika située près de celle de Gadaye est elle aussi envahie par des jeunes et adultes en quête de fraîcheur.

Aux éclats de voix qui fusent de partout, vient se mêler le mugissement des vagues.

Dégageant une belle joie de vivre, Khadim Guèye, un élève de seconde, semble déborder de bonheur au milieu de ses amis.

Tapotant les uns par-ci, les autres par-là, il se tient debout, les pieds nus, près d'un ballon de football. Il reconnait que "les enfants sont insouciants et ne savent pas que ces plages sont interdites".

"Je fréquente rarement cette plage et quand je viens, c'est pour jouer au football. Je ne touche jamais à l'eau parce que je sais que c'est une plage non autorisée à la baignade", assure-t-il.

"Des maîtres-nageurs doivent être déployés, des vigiles et des gendarmes aussi, de façon permanente, pour la surveillance des enfants, pour les [amener à éviter de] fréquenter les zones dangereuses", affirme Khadim Guèye.

En cette période de chaleur, beaucoup de cas de noyade ont été enregistrés chez les adolescents, sur des plages interdites à la baignade.

Mardi dernier, six élèves de troisième ont disparu à la plage du lac Rose, tandis que neuf autres ont péri l'année dernière à Malika.

Serigne Saliou Faye, un père de famille de 45 ans, estime qu'il faut éviter d'attendre qu'il y ait un drame pour réagir.

Venu se promener à la plage de Malika, il appelle les parents à plus de vigilance et propose de mettre en place un dispositif de surveillance aux alentours des plages pour protéger les enfants.

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