Burkina Faso: Axe Kaya-Dori - Le pont de Naré dynamité par des terroristes

La dégradation de la situation sécuritaire dans la région du Centre-Nord est très préoccupante. En effet, les groupes armés terroristes semblent gagner du terrain de jour en jour malgré l'engagement et le dévouement des Forces de défense et de sécurité (FDS) et des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP).

En témoigne l'accroissement du nombre de localités qui se vident de leurs habitants et de personnes déplacées internes qui fuient les zones à fort défi sécuritaire pour trouver refuge dans des centres urbains plus paisibles. Nous sommes même tenté de nous demander si ceux qu'on surnomme "Hommes armés non identifiés (HANI) " ou " Hommes forts de la brousse " n'ont pas décidé d'isoler les localités de l'intérieur du pays de Ouagadougou, la capitale politique, afin de ralentir la montée en puissance de nos forces armées nationales. En effet, le trafic routier sur la route nationale n° 3 Kaya-Dori a été interrompu depuis la matinée du jeudi 30 juin 2022 en raison du dynamitage par des individus armés du grand pont de Naré situé entre Ouanobian de Pissila, province du Sanmatenaga, et Kossinkoré de Tougouri, province du Namentenga.

De nombreux véhicules de transport en commun et de marchandises qui avaient quitté certaines localités du Niger et Dori ainsi que Ouagadougou et Kaya sont restés stationnés toute la journée dans les grands centres urbains. Si des mesures urgentes ne sont pas trouvées pour réhabiliter le pont de Naré et sécuriser la RN3 Kaya-Dori, la situation sécuritaire et humanitaire risque de se dégrader davantage les prochains jours dans de nombreuses localités du Centre-Nord, du Sahel et également de l'Est.

%

Sur le même axe routier de la RN3 Kaya-Dori, un camion semi-remorque couramment appelé 10 tonnes chargé de produits de grande consommation dont des vivres et à bord duquel se trouvait une dizaine de civils parmi lesquels des femmes et des enfants a été la cible d'une attaque d'hommes armés dans l'après-midi du lundi 27 juin 2022. L'incident a eu lieu précisément entre les villages de Konéan (Kaya) et de Tallé (Pissila). Selon les informations, ledit véhicule avait quitté Kaya pour se rendre à Retkoulga, une bourgade commerciale de la commune rurale de Bouroum, province du Namentenga. Outre la dizaine de civils tués, le camion et son chargement ont été incendiés ; deux des occupants du camion, qui s'étaient fait passer pour morts lors de l'attaque, ont pu rejoindre respectivement Kaya et Tougouri pour y recevoir des soins.

Au moment où nous tracions ces lignes, la dizaine de corps sans vie en état de putréfaction jonchaient toujours les lieux du drame. L'enlèvement et l'inhumation des corps des victimes préoccupent les autorités administratives locales en ce sens que l'odeur nauséabonde dégagée par les dépouilles constitue depuis lors un danger de santé publique pour les usagers de la RN3. Le mardi 28 juin 2022, des individus armés ont, à en croire plusieurs sources, effectué des prêches à Konéan, village de Kaya situé à une dizaine de kilomètres du centre-ville. La menace s'approcherait donc désormais de la capitale régionale du Centre-Nord depuis que les forces du Mal ont vidé les villages de Pissila frontaliers à la commune de Kaya tels que Noaka, Nongtenga et Koalma de leurs habitants.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.