Madagascar: Le pays une fois de plus à la croisée des chemins

C'est une longue attente qui va bientôt prendre fin.

Les Malgaches ont su depuis le début de l'année qu'ils allaient vivre de nombreuses difficultés à cause de l'inévitable hausse du prix des carburants qui ne pouvait plus être reculée. Leur patience a été mise à rude épreuve et ils ont finalement intégré l'idée de la nécessité de cette prise de décision.

Aujourd'hui, on est à la croisée des chemins et le couperet va bientôt tomber. Le bras de fer avec les pétroliers, dit-on, a été extrêmement tendu. On connaîtra son issue bientôt. Les autorités, au plus haut niveau, ont longuement préparé le terrain sur le plan psychologique, mais elles appréhendent quand même la réaction de la population. Les citoyens sont dans l'expectative. Les supputations vont bon train. Beaucoup se rejoignent sur la probabilité d'une hausse raisonnable, soit le prix de l'essence sans plomb à 6 000 ariary.

Les longues files devant les stations-service se sont formées cette semaine. Le réflexe de stockage a été instantané et a entraîné la mise en garde du directeur de l'OMH qui a annoncé l'interdiction de cette pratique. Les heures à venir vont mettre les nerfs de la population à rude épreuve et elle va suivre avec appréhension tous les communiqués qui vont être publiés et, bien évidemment, l'annonce d'une intervention du Chef de l'État. La vie de la Nation a continué à se dérouler cette semaine.

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La session du parlement a été marquée par le passage des membres du gouvernement devant les députés et les sénateurs. Il n'y eut de véritable surprise au cours de ces journées. Le ton des discours des uns et des autres a été convenu. Les élus de la majorité ont félicité le gouvernement pour le travail accompli et ont présenté un catalogue de doléances. L'opposition n'a pas manqué de relever les différents dysfonctionnements du pouvoir. Le ministre des Affaires étrangères a dû répondre aux critiques de certains membres du Parlement qui ont évoqué les problèmes de son département paralysé par une grève générale. L'heure, cependant, est maintenant au rassemblement de toutes les énergies pour affronter un avenir qui n'a jamais été aussi incertain.

Les yeux de toute la communauté internationale restent toujours fixés sur le front ukrainien où la situation évolue lentement. La Russie et les Ukrainiens sont conscients qu'ils devront continuer à s'affronter encore longtemps. Cependant, les Européens ont réussi à se rassembler et adoptent maintenant une position commune. Les 27 États de l'Union européenne ont affirmé clairement leur soutien aux Ukrainiens. La candidature de l'Ukraine pour son entrée dans l'Union a été acceptée. Vladimir Poutine a fait contre mauvaise fortune bon cœur et a affirmé qu'il s'agissait d'une adhésion tout à fait normale. Mais il s'est insurgé contre l'entrée de la Finlande et de la Suède dans l'Otan. La Turquie l'a, dans un premier temps, acceptée, mais le président Erdogan a dit qu'elle était subordonnée à l'accord du parlement de son pays.

Le mandat du président Emmanuel Macron à la tête du conseil européen s'est terminé avant-hier. Il a dressé un bilan de son action durant ces six mois marqués par le conflit russo-ukrainien. Il s'est félicité du soutien sans faille des 27 au peuple ukrainien. Il a parlé des nombreuses avancées qui ont eu lieu dans les dossiers européens. Il va maintenant pouvoir se pencher sur la politique intérieure française.

Il ne reste plus que quelques heures avant que les Malgaches ne soient fixés sur leur sort. Ils ne savent cependant pas quel avenir va se dessiner après cette échéance incontournable. C'est vers toute la classe politique qu'ils se tourneront pour la constitution d'une véritable union nationale pour faire face au danger qui se profile. Le pays est une fois de plus à la croisée des chemins. Patrice RABE

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