Madagascar: Toliara - Mitsinjo et Betsinjaka deviennent le fief des bandits

L'insécurité urbaine regagne du terrain dans la cité du soleil. Les bandits sont issus principalement des communes rurales environnantes de Mitsinjo et Betsinjaka.

Une nouvelle attaque à main armée est survenue samedi soir vers 20h à Andaboly. Une épicerie très fréquentée se trouvant derrière le stade Maitre Kira a été attaquée par quatre individus armés. " C'était à une heure où des jeunes de ce quartier ont l'habitude de flâner. Cela n'a pas empêché les bandits de s'en prendre au propriétaire. Mais heureusement que quelqu'un a appelé tout de suite la police " témoigne un riverain du quartier d'Andaboly.

À l'arrivée de la police, les individus se sont fait la malle avec des marchandises volées, surtout après avoir entendu les tirs de sommation de la police. Ils ont pris la fuite vers le centre d'Andaboly et dans le rush, des habitants leur ont également couru après. "Ce qui nous a empêché de continuer les tirs de sommation. Un des individus a été aperçu blessé mais les bandits se sont mélangés avec la foule et ils se sont fondus dans la masse" explique le commissaire central de Toliara, François Lapely. Les bandits auraient lâché leur butin en cours de route, des biscuits, des crédits téléphoniques, des chocolats, du pain, des pâtes qu'ils auraient mis dans des sacs de riz.

Voisins

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Il y a quelques semaines, une dame a été victime de vol à la tire dans une ruelle à Morafeno. Elle a crié et les voleurs, pris de panique, se sont enfui. Un seul, sur les quatre bandits, a été attrapé par des habitants qui l'ont tué, et ont laissé son corps devant le cimetière à Tanambao. Des commerçants d'origine indienne ont été également la cible ces derniers temps.

Un certain regain d'insécurité est constaté à Toliara. Marcher dans la ville à partir de 19h n'est plus très sûr. Les quartiers de Scama, Betania, Mahavatse, Ambohitsabo, Anketa, Andakoro et Antsihanaka ne sont pas recommandables à cette heure de la soirée. " Il y a les vols à la tire effectués par des jeunes délinquants mais le fait est que certains pédaleurs de cyclopousse constituent un réseau de voleurs et piègent aussi leurs propres clients. Il est préférable de rentrer en taxi vers des quartiers éloignés, surtout pour les noctambules qui rejoignent leur domicile à 1h ou 2h du matin " informe encore le commissaire de police.

D'après ses explications, depuis trois mois, les attaques à main armée en pleine ville ont été repoussées par les forces de l'ordre et les bandits se terrent dans les communes rurales voisines de la ville de Toliara, Mitsinjo, Betanimena et Betsinjaka. Mais ils regagnent petit à petit la ville à la recherche de proies.

Leur mode opératoire a changé. " Transporter les marchandises volées à bord de cyclo-pousses vers la sortie de la ville ne leur convient plus car ils sont vite attrapés par la police. La plupart de ces voleurs sont alors hébergés par des connaissances en ville. S'ils volent des biens dans la maison d'à côté, ils les cachent chez des voisins receleurs pas loin " explique encore François Lapely, commissaire central. Mais à lui de souligner que les stratégies des bandits sont vite appréhendées et des opérations sont menées jour et nuit pour éradiquer le fléau d'insécurité.

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