Afrique Centrale: La Centrafrique lance officiellement son "Sango Coin"

La Centrafrique vient de franchir un pas important dans la mise en œuvre de la monnaie numérique. Deux mois seulement après l'adoption d'une loi qui légalise l'usage des cryptomonnaies, le pays a désormais sa propre cryptomonnaie, le Sango. Lancé virtuellement par le chef de l'Etat Centrafricain, Faustin-Archange Touadéra, le Sango est censé booster l'activité économique du pays, notamment dans le secteur minier.

"Le potentiel minier centrafricain offre des opportunités d'investissement pour tout investisseur. Disposant d'un vaste ensemble géologique qui couvre 32 substances minérales contenant 470 indices de minerais. Le projet Sango facilitera la tokénisation des ressources", explique, optimiste, Rufin Bénam Beltoungou, le ministre centrafricain des Mines et Géologie.

De son côté, son collègue du ministère de l'Economie numérique, Justin Gourna Zacko, rassure les investisseurs.

"Les travaux sur les textes d'applications sont suffisamment avancés afin de réglementer et de faciliter l'installation des acteurs de l'écosystème dans une environnement favorable à leurs activités", indique le ministre.

Réticences

Mais l'offre du gouvernement est loin de convaincre tout le monde. Au sein du gouvernement, certains ministres seraient en désaccord avec ce projet. Le directeur centrafricain de la Banque des Etats d'Afrique centrale, aurait même tenté dedissuader les autorités, par le biais notamment de l'ex-directeur du FMI Dominique Strauss Khan.

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Pour Lorenzo Ganazoui, économiste centrafricain, le Sango n'est pas la meilleure réponse face à la conjoncture actuelle.

"Etant donné la volatilité rapide de cette monnaie, ça ne permet pas aux investisseurs de se rassurer dans les investissements qu'ils entreprennent. Pour faire la transaction avec le bitcoin, il faut convertir la monnaie électronique dans une contre partie monétaire physique que nous connaissons", confie M. Ganazoui.

A ce défi, s'ajoute celui de l'accès des populations à l'électricité. Seuls 14,3% des plus de 5 millions d'habitants ont accès à l'électricité en 2022. Le taux de pénétration d'Internet est lui aussi faible. Des insuffisances qui n'ont pas empêché le gouvernement de poursuivre ce projet.

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