Congo-Brazzaville: Phénomène "bébés noirs" - Le Conseil économique suggère à l'Etat la restauration des centres de rééducation juvénile

Lors d’une descente parlementaire qu’a effectué le collectif des sénateurs élus à Brazzaville, le 28 décembre, les conseillers départementaux et municipaux de la ville-capitale ont exprimé leur regret de voir le phénomène "Bébés noirs" prendre à nouveau des proportions inquiétantes, en dépit des mesures prises par le gouvernement.

L'institution consultative a formulé, le 1er juillet à Brazzaville, au terme de sa troisième session ordinaire, plusieurs recommandations dont la restauration des centres de prise en charge ou de rééducation, notamment celui de Louvakou et autres.

La suggestion émise à l'Etat fait suite à l'examen par les conseillers du dossier relatif à la délinquance juvénile dans les centres urbains du Congo. Outre la restauration des centres de rééducation juvénile, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) souhaite aussi l'activation des approches psychologique et sociologique et le renforcement de l'arsenal juridique ou législatif dont la loi Portella et autres.

En effet, le CESE relève, dans son rapport que les "bébés noirs" désignent des gangs d'adolescents violents qui agressent, au moyen des armes blanches, les paisibles citoyens. Il notifie que ce phénomène est " actuellement un véritable problème social et de sécurité publique ".

Au terme de l'examen du rapport et avis de proposition de la commission des affaires sociales, le CESE ajoute que l'Etat devrait organiser des rencontres citoyennes sur le phénomène " bébés noirs " pour tenter de l'endiguer sur le territoire national. Selon plusieurs personnes interrogées sur ce dossier, des cas de morts occasionnés par ce phénomène sont enregistrés dans les grandes villes du pays.

Le CESE relève que le phénomène "bébés noirs" est apparu en novembre 2013 suite à l'opération " Likofi " ou " Coup de poing ", initiée en République démocratique du Congo. Des groupes d'enfants appelés "Kulunas" traversèrent alors le fleuve Congo pour s'installer à Brazzaville, et plus tard à Pointe-Noire, en 2016. A Brazzaville et dans les autres villes du pays, les "Kulunas" ont constitué des réseaux de banditisme locaux qui ont pris relais.

%

Pertinentes suggestions pour l'écologie

Par ailleurs, la commission des affaires environnementales de cette assemblée consultative conseille aux pouvoirs publics d'évaluer, d'accompagner et de vulgariser le financement additionnel dans le cadre de la consommation en bois de chauffe et en charbon de bois ainsi que de leurs impacts sur les écosystèmes terrestres et la santé humaine.

La commission des affaires environnementales du CESE a notifié plusieurs menaces : environnementales, sanitaires, réduction de la pression sur les forêts naturelles et autres. Ainsi donc, l'assemblée consultative recommande à l'Etat de mettre à sa disposition le bilan de la Journée nationale de l'arbre, instituée il y a trente-cinq ans.

Le CESE demande également à l'Etat d'évaluer le Programme national d'afforestation et de reboisement, de prévenir dans les budgets des éditions des journées nationales de l'arbre une ligne dédiée aux collectivités locales chargées de l'entretien et du suivi des espaces boisées où reboisées.

Le CESE préconise d'initier des opérations de recherche afin de déterminer le niveau de la mortalité résultant de l'utilisation domestique du bois-énergie et d'accélérer la mise en œuvre d'un plan d'énergie domestique ou d'un schéma directeur d'approvisionnement en bois-énergie. Il recommande de diversifier les sources d'énergie domestique en milieu rural et urbain par la diffusion des technologies performantes et appropriées de l'économie de bois-énergie et par la substitution d'autres combustibles comme le gaz butane. Il demande également à l'Etat de promouvoir de nouvelles techniques de transferts de technologie qui permettent de limiter les pertes énergétiques dans la transformation du bois en charbon afin de parvenir à une amélioration du taux de carbonisation.

Secteur touristique

En outre, le CESE recommande à l'Etat d'inscrire 15% du budget au profit du secteur du tourisme pour le rendre plus dynamique et attractif afin de relever les défis structurels. Selon cette institution, il importe de garantir le financement de ce secteur par le biais de l'Etat du point de vue de l'épargne nationale, en instaurant la rigueur dans la gestion et susciter pour attirer les capitaux étrangers en privilégiant le partenariat public-privé.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.