Congo-Kinshasa: La société civile dénonce les agissement des M23 à Masisi

Des sources de la nouvelle société civile du territoire de Masisi parlent des villages de Kashenda, Kilolirwe et Kichanga, où l'on observe la présence de personnes armées identifiées par la population locale comme des combattants du mouvement du 23 mars.

Le mouvement de la dynamique des jeunes pour la paix et le développement révèle, qu'à leur arrivée sur le territoire, les militaires du M23 recrutaient des civils pour une somme dérisoire et exigeaient que la population porte leurs bagages et leurs effets militaires.

Ceux qui résistaient étaient soumis à la torture comme le révèle Luanda Rutshuba : "Ce qui se passe à Rutshuru commence déjà à affecter d'autres territoires, notamment le nôtre. Nous avons appréhendé cinq éléments présumés être des combattants du M23 qui étaient camouflés dans la population et qui recrutaient des jeunes. Non seulement cela mais ils exigeaient aussi qu'ils portent leurs bagages. Dans le village de Kashenda, il y avait un élément qui voulait qu'un petit garçon porte ses bagages et il a refusé. Et quand son père a voulu intervenir, malheureusement il a été abattu et le père est mort sur place."

Le retrait de l'armée congolaise pointé du doigt

Alexis Bahunga, député élu de ce territoire, regrette de voir les massacres se poursuivre dans cette partie du pays, considérée comme le grenier de la province du Nord-Kivu. Pour cet élu provincial du territoire du Masisi, cette situation survient quelques jours seulement après le retrait des forces armées de la RDC dans plusieurs villages du territoire du Masisi. Un retrait qui laisse le champ libre aux agissements néfastes des groupes armés. Il demande aux différents acteurs, chacun à son niveau, de s'impliquer afin de ramener la paix au sein de la population :

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"Il y a eu un mouvement de troupes des forces régulières qui étaient déployées dans certaines villes du territoire de Masisi et qui ont été obligées de quitter la région pour se rendre dans la zone de combat où la république est menacée par une rébellion, une agression étrangère en territoire de Rutshuru, ce qui signifie que plusieurs zones du territoire de Masisi où il pourrait y avoir la présence des FARDC, ces zones sont restées presque vides laissant le champ libre aux ennemis. Les autorités doivent être impliquées pour arrêter cela."

Le M23 dit ne pas s'attaquer aux civils

Ces allégations ont été rejetées d'emblée par le porte-parole du M23. Le major Willy Ngoma a déclaré que les éléments du mouvement du 23 mars ne s'attaquent pas aux civils :

"Si vous voyez un groupe rebelle faire cela, sachez immédiatement que ce n'est pas le M23. Pour nous, la population est une grande richesse, elle n'est pas une bête de somme pour qu'elle puisse transporter nos histoires, jamais le M23 ne peut le faire. Le M23 n'a jamais fait cela et ne le ferait jamais parce que notre population ne peut jamais transporter nos biens, non nous respectons la population. Si vous voyez des gens faire cela, vous devez savoir immédiatement que ce n'est pas le M23."

Depuis le début de la semaine, les affrontements se sont intensifiés en plusieurs endroits dans le territoire de Rutshuru, entre l'armée congolaise et le M23.

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