- Cap sur l’occupation de la casse moderne de N’dotré
En Côte d’Ivoire, le secteur de la mécanique automobile rime avec désordre et saleté, dans certains sous quartiers aussi bien du District d’Abidjan que de l’intérieur du pays. Il faut y mettre de l’ordre, l’assainir et la moderniser pour en faire un véritable vivier d’emplois pour les jeunes, avec une contribution réelle au Produit intérieur brut,( Bip). C’est ce qu’entend faire le gouvernement ivoirien. Non seulement à travers la formation des acteurs aux nouvelles technologies , mais aussi les recaser sur des sites modernes. La tutelle technique, le Ministère du Commerce, de l’Industrie et de la Promotion des Pme met un point d’honneur à la mise en œuvre dudit projet.
Ainsi, le ministre Souleymane Diarrassouba a procédé le mardi 05 juillet 2022 à l’hôtel du district Abidjan-Plateau, au lancement d’une session de renforcement de capacités de 300 artisans mécaniciens aux nouvelles technologies de la mécanique automobile. A cette occasion, le ministre Diarrassouba a invité les artisans mécaniciens à participer à ces formations avec la plus grande attention afin de s’approprier de nouvelles connaissances qui feront d’eux des mécaniciens dignes de confiance, capables d’intervenir efficacement sur tout type de véhicule moderne qui leur sera confié.
Aussi a-t-il exhorté tous les acteurs du secteur de l’Artisanat à se faire immatriculer pour mieux bénéficier des projets de développement initiés par le gouvernement dans le secteur de l’Artisanat. D'une durée de 75 jours, la mise à niveau au titre de cette année 2022 qui concerne 300 artisans mécaniciens est répartis dans plusieurs villes : les districts autonomes d’Abidjan,de Yamoussoukro, de la Vallée du Bandama, du Bas Sassandra et des Savanes portera sur la mécatronique qui regroupe l’électricité automobile, la climatisation automobile, l’électronique, la mécanique et la carrosserie.
Aussi, ce projet de renforcement des capacités en faveur des artisans mécaniciens s’achèvera en 2023, avec la formation de 500 artisans exerçant dans d’autres Districts. Ce renforcement de capacité s’inscrit dans la droite ligne du projet de construction de la casse moderne d’Abobo-N’Dotré au nord d’Abidjan.
Des artisans bien formés et recasés sur un site moderne..
Sur ce site, de milliers de ferrailleurs qui ont été délocalisés , il y a cinq mois, du site d’Abobo-Anador, de gré ou de force par la police, ont commencé à s’y installer massivement et exercent leur activité. Le ministre du Commerce, de l’Industrie et de la Promotion des Pme, Souleymane Diarrassouba de passage à N’dotré est allé leur apporter le soutien moral du gouvernement et les rassurer sur les efforts que l’Etat consent pour améliorer davantage leurs conditions de travail.
« L’Etat est aux côtés des ferrailleurs et de tous les artisans, et nous allons continuer à travailler à relever ensemble avec eux les défis qui se posent, dont le premier est l’aménagement des sites de travail. Nous travaillons ardemment à cela. Il y a des programmes qui existent déjà et des engagements avaient été pris et nous allons accélérer tout cela », leur avait dit Souleymane Diarrassouba. La casse moderne d’Abobo-N’Dotré doit s’étendre en principe sur une grande superficie, capable d’accueillir les quelque 20 000 artisans ferrailleurs recensés et le site couvre plus 82 hectares pas encore occupés par les artisans.
Des squatters y ont illégalement élu domicile dans des constructions en dur, sans oublier le fait même que l’espace en question n’est pas encore totalement viabilisé. Des centaines de magasins déjà construits sont jugés contigus et insuffisants par certains ferrailleurs. Mais que dit le gouvernement ivoirien ?En réponse à cette préoccupation, le ministre Diarrasouba qui se veut rassurant répond : « De façon concrète, des engagements ont déjà été pris pour construire un hangar sur 2000 m². Je considère que cela est un acquis puisque la lettre d’avance a été signée, de même que la demande de marché.
Et l’entrepreneur qui sera sélectionné pour le travail débutera aussitôt. Tous les espaces seront bien mis en valeur afin que nous puissions avoir cette casse moderne » Mais, il ne suffit pas seulement de former et contribuer au recasement, il faut les aider à avoir accès à des financements à moindre coût . Sur ce point le ministre ivoirien du Commerce, de l’industrie et des Pme est formel quand il dit : «Il y a la problématique du financement de leurs activités.
Et donc, ils seront pris en compte dans tous les programmes de financement que nous sommes en train de mettre en place afin qu’ils puissent développer leurs activités et créer des emplois. Un autre défi non moins important est la formation. Ces artisans doivent être formés puisque les technologies avancent très vite dans la fabrication des véhicules que nous avons aujourd’hui. Nous allons travailler sur ces axes ».
En 2018, les données du ministère de l’artisanat indiquaient que le secteur de l’artisanat contribue à hauteur de 15% au Pib ivoirien. Le secteur de l’artisanat touche environ 40% de la population active, soit près de 5 millions de personnes réparties sur 8 branches d’activités, 40 corps de métiers et 245 métiers.