Madagascar: Sambava - Roland Ratsiraka face à 800 acteurs de la filière vanille

Après son intervention qui avait fortement une odeur de vanille face au gouvernement au CCI Ivato, le député élu à Toamasina était avant-hier dans la capitale de la SAVA, à la demande expresse des représentants de paysans, collecteurs, préparateurs et représentants d'exportateurs de la filière.

800 personnes s'étaient réunies au Cercle Chinois rempli pour l'occasion à l'intérieur comme à l'extérieur et où chacun a pu s'exprimer sur les problèmes et solutions face à la crise actuelle de la filière vanille. Pour ne citer que l'intervention d'un préparateur et celle d'un représentant des paysans et non moins nouveau membre du Conseil National de la Vanille (CNV). Des maires, chefs fokontany venus des autres districts (Antalaha, Vohémar, Andapa) ont fait le déplacement à Sambava où le député élu dans la circonscription ainsi que le maire de la ville se sont fait représenter.

Monopolisation. Pour sa part, Roland Ratsiraka a rappelé la place de la filière qui constitue la première recette d'exportation du pays avec 700 millions de dollars en 2018. Le député de Madagascar a quelque peu supplanté les élus de la SAVA et montré sur écran géant, les statistiques de la Douane révélant les noms des sociétés qui exportent le kilo à moins de 250 dollars et celles qui achètent certaines quantités à 75 000 ariary le kilo mais qui ne paient pas toujours les collecteurs.

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" Si nous sommes ici, c'est que les représentants de l'État sont en ce moment à Paris pour rencontrer les importateurs ", a-t-il expliqué. En réitérant " la crise profonde et la monopolisation de la filière par un nouvel opérateur et nouveau membre du CNV " Et de faire le parallèle avec ce qui se passe au niveau de la filière litchi qu'il connaît bien pour être lui-même exportateur.

6 solutions. Il a aussi tenu à rappeler que face au constat d'échec de la politique actuelle sur la non-application des mesures sur le prix minimum de 75 000 ariary le kilo de vanille verte et le prix minimum de 250 dollars à l'exportation, l'État a mis en place la CNV, une initiative vivement critiquée par les participants à la réunion de samedi qui a proposé 6 solutions urgentes et durables. À savoir, " restaurer le pouvoir de décision à la base sur les sujets liés à la vanille ; supprimer le prix fixe car ce n'est pas à ce prix-là que la vanille s'est vendu en 2017 ; faciliter l'obtention de l'agrément ; appliquer la loi 97-046 pour libéraliser la filière où chaque acteur doit faire son travail ".

Unanimité. Quant à l'État, " son rôle est de veiller à la sécurité des opérateurs, des planteurs et des exportateurs ". Ces solutions ont été adoptées à l'unanimité lors de cette réunion pilotée en quelque sorte par Roland Ratsiraka qui a fait remarquer qu'à la date du 09 juillet 2022, c'est-à-dire deux jours après l'ouverture de la campagne vanille, " si le prix fixe n'est pas respecté auprès des paysans planteurs, il leur est demandé de présenter la quantité de vanille auprès des bureaux des représentants de l'État de leur localité et c'est à l'État d'acheter la vanille pour éviter que les paysans soient en perte ". Et d'ajouter qu'il appartient également à l'État de prendre des mesures pour préserver l'ordre public.

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