Tunisie: Le 56e Festival international de Carthage dévoile sa programmation à partir de son ancien site "les Thermes d'Antonin"

Tunis — Sur les Thermes d'Antonin, le Festival international de Carthage (FIC) avait fait ses débuts il y a près de six décennies, de 1964 à 1967, avant de délocaliser à l'amphithéâtre romain de Carthage, situé sur la même zone du site archéologique de Carthage, en banlieue nord de Tunis.

Ce site emblématique de l'héritage Carthaginois a été choisi par le comité organisateur du festival pour annoncer le programme détaillé de l'édition 2022 du FIC qu'abrite annuellement l'amphithéâtre romain, au cours d'une conférence de presse tenue, mercredi soir. Il s'agit d'une forte symbolique pour ce prestigieux festival qui annonce son retour après deux ans d'absence imposée par les restrictions en lien avec la crise sanitaire mondiale du Covid-19.

Un grand nombre de représentants de la presse nationale et de la presse internationale accréditée à Tunis ont été présents à la conférence de presse avec un large dispositif sécuritaire placé autour du site.

Le retour du Festival de Carthage était l'occasion pour promouvoir le site de Carthage dans une combinaison entre les volets culturel et touristique. Moez Achour, conservateur principal du site archéologique de Carthage était à l'accueil des journalistes qui ont eu droit à une visite guidée des vestiges Thermes d'Antonin. Le conservateur du Site est revenu sur l'historique des Thermes d'Antonin, ce haut lieu de l'ancienne Carthage qui était l'une des trois grandes métropoles de la Méditerranée antique, après Rome et Alexandrie.

%

Programme et défis du festival

Le Festival International de Carthage (FIC) fera son retour avec une sélection de 33 spectacles qui sont programmés du 14 juillet au 20 août. Certaines soirées seront consacrées à un seul artiste ou groupe, d'autres seront en deux parties, pour deux artistes ou groupes musicaux.

Le festival qui fête cette année sa 56ème édition accorde un grand intérêt pour la scène artistique nationale, à travers une programmation assez variée qui compte 15 spectacles tunisiens représentant 45pc de la totalité de spectacles programmés. Les spectacles du Monde arabe représentent 30 pc alors que les spectacles internationaux ne représentent que 8pc de la programmation totale.

Le comité organisateur du FIC dit avoir essayé de satisfaire tous les goûts tout en tenant compte de la portée internationale de ce prestigieux festival.

Youssef Lachkhem, Directeur général de l'Etablissement national pour la promotion des festivals et manifestations culturelles et artistiques, a estimé que la programmation du FIC "est en harmonie avec les tranches d'âge et les goûts du public du festival ". Il a encore souligné que le budget de cette édition a été orienté vers l'objectif général du FIC et suivant une approche qui tient compte de l'héritage artistique national tout en demeurant un festival ouvert sur les autres cultures.

Cette 56ème édition du FIC est placée sous la direction artistique de Kamel Ferjani, musicien, compositeur et chef d'orchestre tunisien. Présentant les grandes lignes du Festival, Ferjani a donné un aperçu sur la répartition géographique des spectacles programmés.

La Tunisie qui aura la part du lion sera à l'ouverture du festival avec " Ocheg Eddenya ", une comédie musicale d'Abdelhamid Bouchnak. Ce spectacle est inspiré de la série télévisée à succès " Nouba ", parue en 2 saisons et 50 épisodes pendant ramadan 2019 et ramadan 2020." Une deuxième soirée est prévue, le 15 juillet, pour " Ocheg Eddenya " qui a fait sold out à moins de deux semaines du démarrage du festival.

La clôture du festival sera avec la chanteuse Shirine, l'unique artiste égyptienne au programme du festival. Cette habituée du Festival international de Carthage, sera de retour en Tunisie, après un précédent spectacle donné été 2017. Les organisateurs ont annoncé que la participation de Shirine s'inscrit dans le cadre de la célébration de l'année de la culture tuniso-égyptienne (2021-2022).

Les Tunisiens Saber Rebai, Ziad Gharsa Hassan Doss et Balti sont à l'affiche du FIC qui invite également " Hadhra " de Fadhel Jaziri, devenu un rendez-vous incontournable des grandes manifestations artistiques.

En hommage au chanteur algérien disparu Rabah Dariassa, le festival prévoit un spectacle " Deryassiet " qui sera interprété par des artistes tunisiens et algériens.

Le théâtre aura sa part dans la programmation avec le one man show " Nmout 3alik " de Lamine Nahdi et Moncef Dhouib et le monodrame " Yakouta " de Leila Toubel.

Les 10 spectacles de la région arabe seront interprétés par des artistes issus d'Egypte, d'Irak, du Liban, de Palestine et de Syrie. La présence arabe sera marquée par la participation de trois artistes irakiens, Saif Nabil et Rahma Riad, en plus de Nasser Shamma.

Le Libanais Ragheb Alama, un grand habitué de la Tunisie, affiche son retour à Carthage en plus de ses compatriotes le groupe Adonis. Idem pour le Syrien Nour Mhanna qui est également au programme.

Les 8 spectacles restants sont issus de divers pays du monde dont la France, la Suisse, la Corée du Sud, le Canada, la Côte d'Ivoire, les Etats Unis d'Amériques et l'Afrique du Sud. Parmi les principaux artistes étrangers on cite la Sud Africaine Nocembo Zikode, le Nigérian Ckay, l'Ivoirien Alpha Blondy, le groupe américain Jacksons et le groupe sud coréen B.I.G.

Le directeur artistique a déclaré que 45pc des spectacles seront présentés en avant-première à Carthage alors que 58 pc des spectacles seront exclusivement présentés sur la scène de l'amphithéâtre romain de Carthage.

Les grands défis ayant accompagné l'organisation de cette édition se résument en le coût élevé de certains spectacles et le faible taux de change du dinar tunisien. Ferjani a cité l'exemple des petits spectacles dont le coût a augmenté de 25 pc par rapport à l'année 2019. Pour ce qui est des grands spectacles, le coût se situe actuellement autour de 300 pc par rapport à la même période qui rappelons le précédait la crise sanitaire.

La conjoncture économique assez délicate dans le pays était parmi les défis évoqués, ce qui a contraint le comité directeur à opter pour une programmation favorisant les productions locales et des spectacles peu coûteux. Dans le souci de se limiter à un budget qui ne dépasse pas les 60 pc de celui alloué au festival deux ans auparavant, la direction du FIC a sacrifié l'option des spectacles jugés coûteux.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.