C'est ce que dénonce un artiste sculpteur tchadien avec la reproduction en argile de maisons traditionnelles miniatures, identiques à celles construites dans le passé, notamment sous les grands empires du Kanem, Ouaddaï et Baguirmi. Ses œuvres sont exposées au WenakLabs, un laboratoire d'innovation qui accueille et accompagne des initiatives locales.

Nicolas Gangebakoiré est un artiste sculpteur. Assis sur un banc, un seau d'eau à ses pieds et de l'argile dans les mains, il donne forme à une maison miniature : " C'est le toit que je suis en train de faire, en argile, des peuples Ngambayes, des peuples qui habitent vers le sud du Tchad. Là, je fais d'une manière circulaire comme si c'est une tasse, mais ce n'est pas une tasse. "

À côté de vous, ce sont plusieurs reproductions d'habitats ? : " Ici, ça, c'est le palais royal de l'empire Ouaddaï. Eux, ils considèrent leur maison sous forme de château. Là, ici, ça, c'est pour Baguirmien ; ça, c'est le palais des Baguirouins? Ça, c'est les cases mobiles massas. Elle a une forme de losange. "

Ces palais et maisons traditionnelles sont reproduits à l'identique grâce à un travail de recherches. Objectif : documenter les styles d'architecture des 23 provinces du pays qui disparaissent selon l'artiste : " Cette architecture-là a disparu. Les constructions modernes sont faites beaucoup à Ndjamena. Si ces architectures disparaissent, c'est comme si c'était le Tchad qui avait disparu. Parce qu'on reconnaît le Tchad à travers son histoire. Les petites maisons... les miniatures que j'ai faites, c'est juste une façon de documenter l'histoire, c'est une façon de sensibiliser la population pour qu'elle ne perde pas leur identité culturelle. "

Prochaine étape pour Nicolas Gangebakoiré : exposer ses maisons miniatures à l'étranger pour faire connaître l'architecture tchadienne au-delà des frontières du pays.