La 20ème reconstitution des Fonds de l'Association internationale de développement (Ida-20) est actée. Cet organisme de la Banque mondiale a mobilisé 93 milliards de dollars en appui à une reprise résiliente dans les pays les pauvres du monde dont ceux d'Afrique. Le lancement officiel de ce 20ème processus s'est tenu ce jeudi 7 juillet à Dakar avec la présence d'une dizaine des chefs d'Etats africains.
93 milliards de dollars. C'est l'enveloppe mobilisée pour la mise en œuvre du programme de l'Association internationale de développement (Ida-20) sur une durée de trois ans.
Le lancement officiel du processus s'est tenu ce jeudi 7 juillet à Dakar avec la présence des chefs d'Etat comme Muhammadu Buhari du Nigéria, George Weah du Libéria, Denis Sassou-Nguesso de la République du Congo, Julius Maada Bio de Sierra Leone, Mme Samia Suluhu de la République Unie de Tanzanie et Umaro Sissoco Embaló Guinée Bissau.
Étaient également présents le vice-président de Côte d'Ivoire, Tiemoko Meyliet Koné, son homologue de la Gambie, ainsi que d'autres premiers ministres comme celui du Cap-Vert.
Communiquant sur « Financements de la relance et de la transformation économique en Afrique », M. Axel van Trotsenburg, Directeur général des opérations de la Banque mondiale précise que ces fonds permettront d'aider les pays à faible revenu à affronter la crise de la COVID-19 et à construire un avenir plus vert, résilient et inclusif.
A l'en croire, ils comprennent 23,5 milliards de dollars de contributions apportées par 48 pays à revenu élevé et intermédiaire, qui viennent s'ajouter aux financements levés sur les marchés de capitaux ainsi qu'aux remboursements sur les crédits antérieurs et aux propres contributions de la Banque mondiale.
Avant de préciser que les fonds seront alloués aux 74 pays les plus pauvres du monde au titre de la 20e reconstitution des ressources de l'IDA (IDA-20), dont la priorité est de les aider à surmonter les conséquences de la crise sanitaire et alimentaire. Et d'ajouter qu'une part belle sera réservée à l'Afrique.
« Si le soutien fourni au titre d'IDA-20 se déploiera dans l'ensemble du monde, il sera dirigé plus particulièrement vers l'Afrique qui, avec environ 70 % des financements, bénéficie d'un volume croissant de ressources ». Ce qui, à son avis, confirme l'ambition de l'IDA qui, les deux années passées, a consacré 50% de ses ressources à l'Afrique.
Face aux défis multiples M. van Trotsenburg appelle les pays à faire des choix stratégiques dans l'utilisation des ressources. Dans cette dynamique, il a exprimé le besoin de l'IDA d'être présent dans tous les pays pour un meilleur accompagnement.
Dans cet élan de mise en œuvre de l'IDA-20, les pays africains sont priés de travailler au renforcement de l'écosystème pour faciliter l'accès à l'énergie, l'implication du secteur privé, la recherche de nouvelles ressources pour la sécurité alimentaire…
A cela, le directeur des opérations de la Banque mondiale y greffe la nécessité de travailler en synergie entre l'IDA et les pays africains, avoir de meilleurs systèmes de protection sociale, continuer à gérer de manière efficace les crises sans oublier les objectifs de développement durable.
Sur la même lancée, le chef de l'Etat du Sénégal, Macky Sall, président en exercice de l'Union africaine plaide pour un changement de paradigme en terme d'éducation et de formation pour donner une employabilité à la jeunesse du continent.
Selon lui, il sera également urgent de développer l'industrialisation en Afrique ainsi que le développement des infrastructures, l'intégration régionale, entre autres.
Un appel à l'action de Dakar
Afin de réaliser le programme d'actions pour sortir des crises et réaliser la transformation économique, les chefs d’État ont renouvelé leur engagement à travers une déclaration de Dakar qui sonne comme un appel à l'action lancé aux chefs d’État africains pour faire de l'IDA-20 une grande réussite.
Pour Macky Sall, c'est un appel pour absorber le maximum de ressources. Ce qui remet au goût du jour la capacité des États à atteindre des taux de décaissement honorables mais également la complexité des procédures exigées par les Partenaires techniques et financiers.
D'où la nécessité, selon le président en exercice de l'UA, de réviser les procédures de l'IDA dans l'optique de mieux prendre en compte les attentes des populations.
Pour atteindre les objectifs, le président sénégalais pense que les gouvernements doivent mutualiser les meilleures pratiques ainsi que les ressources disponibles.
Face à la crise alimentaire, M. Sall pense que l'Afrique doit travailler à renforcer ses capacités de production de fertilisants car détenant 60% des terres arables.
A cela, il y ajoute l'investissement dans le capital humain afin de le rendre plus productif et plus résilient, les financements dans la transition énergétique.
Au terme de leurs travaux, les chefs d’État et de gouvernement appellent leurs partenaires à améliorer la confessionnalité et les conditions de décaissement des ressources de l'IDA-20 afin de permettre aux pays membres de limiter les risques de surendettement public.
Avant de réitérer leur volonté de renforcer la mobilisation des recettes fiscales et non fiscales et d'améliorer la gestion et la transparence de la dette.
Sous ce registre, ils considèrent que les actifs et les passifs du secteur public doivent, désormais, constituer le socle de l'analyse des risques propres à chaque pays, au-delà des modèles traditionnels d'analyse de viabilité de la dette.