Afrique Centrale: Dans l'est de la RDC, les conclusions de Luanda déplaisent

La première réaction à chaud sur la résolution de Luanda qui met l'accent sur la normalisation des relations diplomatiques entre la RDC et le Rwanda, est celle de la LUCHA.

Pour ce mouvement citoyen, il n'en est tout simplement pas question. "Nous sommes diamétralement opposés à tout accord de normalisation des relations diplomatiques avec un état agresseur, en l'occurrence l'état rwandais", explique Jedidia Mabela, militant. "D'ailleurs, pour nous, ce papier qui a été signé entre les présidents Tshisekedi et Kagame, nous le considérons comme un chiffon qui engage individuellement Monsieur Tshisekedi et n'engage en rien la République Démocratique du Congo."

Avant de négocier, priorité à l'action armée

Pour sa part, la société civile de la province du Nord-Kivu estime que le gouvernement congolais devrait d'abord intensifier les offensives et mettre en déroute le M23 et ses alliés, avant d'entamer un énième processus de discussion avec le Rwanda considéré comme pays agresseur.

"Aujourd'hui, alors même que le sommet de tenait, il y a eu des affrontements autour de 15h. Les gens sont en train de fuir en perdant leurs enfants et nous pensons que c'est maintenant assez", estime Marrion Ngavo, président de la société civile. "Nous demandons à notre gouvernement de s'assumer. La population, à travers la société civile, voudrait voir l'armée s'organiser. Chasser d'abord l'ennemi et puis parler d'autre chose, une fois que nos villages sont libérés des mains des agresseurs."

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Kigali reconnaît avoir une influence sur le M23

La feuille de route dite "de Luanda" prévoit aussi la cessation immédiate des hostilités et le retrait immédiat et sans condition du M23 de ses positions en RDC.

De quoi satisfaire l'analyste sociopolitique congolais, le professeur Daddy Saleh qui y voit la confirmation du soutien rwandais aux rebelles du M23 : "Ici, le Rwanda vient d'accepter qu'il a la capacité de faire replier le M23 et de faire cesser les hostilités, nous ne pouvons que nous réjouir. Mais nous attendons des actes concrets et pas seulement des paroles. La RDC a besoin de faits, elle a aussi besoin de la paix et nous sommes prêts à nous battre pour ça. Donc, nous les gardons tous à l'œil."

De ce sommet, on retiendra également la relance de la commission mixte RDC-Rwanda pour normaliser les relations diplomatiques. Cette commission pourrait tenir sa première rencontre dès le 12 juillet, à Luanda, en Angola.

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