Cote d'Ivoire: Patrice Guéhi (Ancien DP du Patriote) - "Hamed Bakayoko a créé ce journal pour défendre les idéaux du Président Ouattara "

Le Patriote fête ses 31 ans de présence dans le paysage de la presse ivoirienne. Pour avoir été à la création et le 1er directeur de publication dans sa version quotidienne, Lénonhin Patrice Guéhi, dans cette interview, porte témoignage.

Avec un brin d'histoire, comment l'aventure a-t-elle commencé ?

Tout a démarré avec une idée d'Hamed Bakayoko. Il voulait défendre le président Félix Houphouët-Boigny qui était pratiquement trainé dans la gadoue par des opposants. Et l'instrument qu'il trouvait approprié était de créer un journal. Ce journal devait être géré par la jeunesse du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci). Malheureusement, on ne s'est pas entendu entre le groupe d'Hamed Bakayoko et celui de Mabri Toikeusse. Comme l'idée était d'Hamed, c'est donc son groupe qui a produit le journal avec un certain nombre de cadres aujourd'hui, dont Félix Tanho et bien d'autres. L'objectif était de défendre le président Félix Houphouët Boigny, ensuite on a vu l'arrivée des journaux comme " Bol koch ", des journaux injurieux qui dénigraient le Père de la Nation. C'est ce qui nous a fait changer de ligne éditoriale. Désormais, le Patriote s'attelait à rétablir la vérité tout en donnant l'information. A un moment donné, on a été obligés de descendre un peu dans la poubelle avec eux.

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Le Patriote est un journal qui a toujours été tenu par des jeunes qui ont défié toutes les lois du monde des médias, dans le bon sens, à savoir être formés pour le métier de journaliste, ensuite avoir des instruments pour être des managers. Le Patriote est encore sur le marché, je voudrais féliciter tous ceux qui continuent l'aventure actuellement et tout le monde le sait, le Patriote est un journal de référence en Côte d'Ivoire.

Vous étiez l'un des plus jeunes DP à l'époque, quelques anecdotes ?

J'avoue que cela est arrivé de façon fortuite. Lorsque le journal revenait sur le marché, dans sa version quotidienne, Hamed (Bakayoko) ne voulait plus être le directeur de publication, avec tout ce qu'il a connu comme tracasseries. Nous avons cherché quelqu'un pour le poste, on n'a trouvé personne. C'est ainsi que j'ai accepté d'être le directeur de publication. A cette époque-là, accepter d'être le directeur de publication d'un journal comme le Patriote, c'était accepter d'aller en prison, parce que ceci était courant, sous le régime de Bédié ! En termes d'anecdote, il y en a plusieurs. S'agissant du recrutement du personnel. Ce qui m'a marqué, le plus, c'est quand j'ai recruté la responsable commerciale et que je lui avais proposé un salaire sans consulter Hamed. Il m'a demandé des comptes. Ma théorie était d'évaluer la dame au résultat. A chaque trimestre, en son temps, on devait accroitre notre bénéfice à 5 millions. Effectivement, nous avons réussi à atteindre ces objectifs. Aussi, quand on devait créer l'imprimerie du journal (Ndlr que les jeunes patriotes ont incendiée), Hamed m'a, en toute confiance, engagé à traiter avec l'imprimeur. Cela, pour dire qu'il investissait ses collaborateurs de toute sa confiance et les jugeait au résultat.

Au-delà de l'aspect politique, quelle était sa vision en créant le Patriote et même un groupe de presse ?

L'ambition était simple ! Il voulait bâtir un grand groupe de presse, parce qu'il était fasciné par les magnats des médias d'Afrique et d'Europe. Il admirait l'ex-président du Nigeria, Abiola. Il voulait créer un grand groupe dans tous les secteurs.

Aujourd'hui, l'idéal pour moi, est de perpétuer le journal et il y tenait. Il le disait toujours de son vivant qu'il a créé ce journal pour le mettre au service du président de la République Alassane Ouattara et ses idéaux pour le pays et la Côte d'Ivoire entière.

Le Patriote, dans sa version quotidienne, fête 23 ans !

Mon souhait est que le président de la République soit toujours regardant sur le Patriote. Ce journal a été à la pointe du combat du Rdr et, par la suite, le Rhdp. Il ne devrait pas mourir. Je voudrais le remercier pour toute son attention du début jusqu'à ce 31ème anniversaire. Je félicite toute l'équipe qui fait tout pour que le journal tienne. Le journal a besoin de soutien et de plans stratégiques pour avancer. Je fais aussi un clin d'œil à la famille Bakayoko parce qu'en créant le journal Hamed voulait aussi perpétuer le nom de sa mère. C'est pour cela qu'il a baptisé l'entreprise à laquelle le journal est adossé " Mayama Editions et Production ".

Bon anniversaire au Patriote, que Dieu veille sur vous pour que vive le Premier ministre Hamed Bakayoko. Merci au président de la République pour tout son soutien.

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