Congo-Brazzaville: Commerce - Lufu reprend du service

Fermé durant deux ans pour des raisons de Covid-19, le poste frontalier congolo-angolais, au niveau de la cité de Lufu, dans la province du Kongo Central, est de nouveau opérationnel. Les autorités des deux pays ont assisté à cet événement qui marque la reprise d'un business qui occupe des milliers de ressortissants tant de la République démocratique du Congo que de l'Angola.

La Cité de Lufu a connu ses heures de gloire avant la fermeture en 2020 pour des raisons de crise sanitaire. Situé à 80 km au Sud de Matadi, et à plus de 300 km du Centre-ville de Kinshasa, il s'agit d'un marché qui fonctionnait à l'époque comme un simple couloir de passage ou de transit. Depuis le mardi dernier, la célèbre frontière entre les deux pays est de nouveau accessible aux milliers de ressortissants des deux pays qui y exercent le commerce. Au fil des années, il s'est créé ce que l'on qualifie en économie " une dynamique transfrontalière d'échange commercial " entre les deux pays au niveau de la province du Kongo Central.

Les lignes de partage se sont effacées au profit des impératifs économiques, même si les flux de commerçants qui traversent la frontalière n'étaient pas enregistrés dans le cadre du commerce intra-africain.

Comme l'explique un économiste, les flux transfrontaliers s'opèrent en général dans le cadre d'un circuit informel qui représente un grave manque à gagner pour les pays. Par ailleurs, les industries locales paient aussi le prix fort de l'entrée très souvent frauduleuse des produits similaires écoulés sur le marché. Il s'agit des produits de première nécessité et manufacturés ainsi que les différentes initiatives de la population pour survivre. Plusieurs enquêtes ont révélé un impact socio-économique direct sur la politique économique à Kinshasa.

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L'entrée massive des marchandises a contribué à " forcer " la baisse des prix au niveau des marchés locaux comme le Grand marché, Gambela, Matadi-Kibala, Matete et Zigida. La majorité des produits sont, nous le disions, des biens de première nécessité comme le semoule de maïs, le riz, l'huile végétale, le savon, les boissons en cannettes, les produits laitiers, le sucre, le ciment, le carburant, les vêtements, les chaussures, les appareils électro-ménagers, etc. Au regard des flux, certaines banques n'ont plus hésité à ouvrir des guichets sur place.

Sans un bon encadrement des États, ces activités ne peuvent pas s'inscrire dans une stratégie de reconstruction et de réhabilitation des systèmes économiques. La reprise des flux transfrontaliers va servir à booster les échanges économiques, espère-t-on, et le vice-premier ministre et ministre rd-congolais de l'Intérieur, qui a procédé à la cérémonie officielle de réouverture du poste frontalier de Lufu, met en garde contre les désordres. A ce propos, dans la partie rd-congolaise de la frontière, il faut signaler la construction de nouvelles infrastructures de contrôle. Lui et son homologue angolais ont procédé symboliquement à la traversée de la frontière sur le Pont Lufu renové marquant ainsi le départ des activités commerciales.

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