Le Comité économique et commercial de l'Initiative Cacao Côte d'Ivoire-Ghana (Iccg) organise une réunion de haut niveau réunissant la Côte d'Ivoire et le Ghana, ainsi que les hauts représentants de la chaîne de valeur du cacao, ce vendredi 8 juillet 2022, à Accra (Ghana), en vue de la mise en œuvre d'un Pacte économique pour un cacao durable.
L'information émane des services du Conseil du café-cacao ; instance de régulation de la filière café et cacao en Côte d'Ivoire. En effet, le cacao à lui seul pèse pour environ 40% dans les recettes tirées des exportations ivoiriennes. Mais, à l'échelle mondiale, sur 100 milliards de dollars soit plus de 50 mille milliards de Fcfa que génère la filière, seul 6% revient aux producteurs. Pire, un producteur de cacao vit aujourd'hui avec 0,78 dollars par jour soit 390 Fcfa.
Il a fallu un déclic chez les pays producteurs, pour non seulement crever l'abcès dans une synergie d'actions, mais aussi pour être plus forts sur le marché mondiale avec leur 60% de l'offre mondiale de fèves de cacao. D'où le sens de la déclaration d'Abidjan du 26 mars 2018. Une déclaration qui est la traduction de la vision commune de leurs Excellences Nana Addo Dankwa Akufo-Addo du Ghana et Alassane Ouattara de Côte d'Ivoire.
Pour la mise en œuvre de cette déclaration, à l'initiative des structures de gestion de cette filière dans les deux pays,( le Conseil café et cacao et le Ghana Cocobord) les acteurs mondiaux du Cacao se sont retrouvés à Accra le 11 juin 2019 puis à Abidjan le 3 juillet de la même année. Si cette rencontre a permis de faire des progrès, il reste encore des efforts à faire de part et d'autre, notamment à travers la mise en œuvre du Différentiel de revenu décent (Drd) dans le cacao.
Depuis la campagne 2020-2021, la Côte d'Ivoire et le Ghana appliquent un Différentiel de Revenu Décent (Drd) de 400 dollars soit environ 200 mille Fcfa, sur chaque tonne de fèves vendue, afin de mieux rémunérer leurs planteurs. Les gouvernements de la Côte d'Ivoire et du Ghana envisagent, lors de cette rencontre, l'élaboration d'un cadre d'actions communes, afin de trouver une solution durable au problème du prix du cacao.
Pour rappel, le 17 mai 2022, à Abidjan, s'est tenue la première réunion de haut niveau de l'Iccig. À l'issue de cette rencontre, les différentes parties ont convenu de prendre des mesures pour consolider le mécanisme des prix et engager les acteurs du secteur privé.Il est essentiel pour la Côte d'Ivoire et le Ghana d'envisager des solutions systémiques, tout en tenant compte de la dynamique actuelle du marché, répondant ainsi aux besoins de tous les acteurs et, plus particulièrement, à ceux des cacaoculteurs.
Les premières retombées du Drd au niveau de la Côte d'Ivoire
Mais quelles sont quelles sont les premières retombées de la mise en œuvre du Drd pour la Côte d'Ivoire ?Selon M. Koné Yves Brahima, Directeur général du Conseil café et cacao, « Les premières retombées de la mise en œuvre du Différentiel de Revenu Décent (Drd) sont l'instauration du paiement d'une prime de 400 dollars la tonne de cacao (environ 200 mille Fcfa) en accord avec les acteurs internationaux de la filière à partir de la campagne 2020-2021». Ce qui nous avait -il indiqué, a permis au niveau du prix aux producteurs ivoiriens de cacao, de recevoir une prime de 229 Fcfa par Kg, « Sur la base des ventes anticipées, Le paysan aurait dû percevoir 771 Fcfa/Kg.
Mais, avec la mise en œuvre du Drd, ce dernier a reçu une prime de 229 Fcfa/Kg, portant ainsi le prix bord champ à 1 000 Fcfa/Kg, soit un gain de près de 30% » Malgré des couacs et des croc en jambes de certains industriels, au départ, le mécanisme avance et les deux grands producteurs africains que sont la Côte d'Ivoire et le Ghana entend élargir le «Cartel » à d'autres pays producteurs africains : le Cameroun et le Nigeria pour avoir davantage du poids face aux industriels chocolatiers.
Car, précise Koné Yves Brahima, « l'Initiative Cacao Côte d'Ivoire-Ghana (Iccig), s'inscrit dans le cadre d'un partenariat stratégique dans les domaines d'intérêts communs sur le cacao. A terme, cette organisation est appelée à s'ouvrir aux autres pays producteurs africains de cacao afin d'apporter des solutions communes qui tiendront compte des intérêts et de la survie de nos producteurs »