Afrique de l'Est: L'Est de la RDC reste sous tension

Vingt-quatre heures après la rencontre entre les présidents Paul Kagame et Félix Tshisekedi, des affrontements sont toujours signalés dans le territoire de Rutshuru dans l'Est de la RDC. Sebujangwe Rukiza fait partie des déplacés qui ont fui leur maison au lendemain de la rencontre de Luanda :

"Ce qui cause notre fuite, ce sont les affrontements entre l'armée et les rebelles du M23 qui seraient soutenus par le Rwanda. Nous sommes arrivés ici, alors que d'autres déplacés y étaient déjà. Nous sommes très nombreux à manquer de tout. Nous sommes arrivés hier en fuyant des détonations des armes lourdes."

Nshuti Bugogo a aussi fui son village alors que le sommet se tenait à Luanda, les armes crépitaient dans son village.

Nshuti a trouvé refuge dans un endroit plus ou moins stable :

"J'ai quitté mon village suite à des crépitements de balles. Nous sommes arrivés ici en laissant derrière nous tous nos biens. Nous avons vu les soldats de l'armée loyaliste en train de fuir, alors nous avons eu peur que les rebelles nous trouvent dans le village et qu'ils ne nous fassent pas du mal."

Les violences continuent

Le cycle infernal de la violence ne cesse de s'allonger malgré la récente rencontre entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame pour restaurer la confiance entre Kinshasa et Kigali. Le mini-sommet de Luanda avait pour but d'engager une "désescalade" dans la région. Mais la société civile se dit déçue de voir qu'aucun changement n'est visible sur terrain.

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Le président de la société civile du territoire de Rutshuru, Jean-Claude Bambaze, fustige ainsi l'hypocrisie dans les déclarations faites à Luanda :

"Nous condamnons fermement cette reprise des hostilités par le M23 dans la localité de Kanyabusoro, alors que les deux présidents se sont rencontrés à Luanda et ont signé la déclaration de cessation des hostilités et même le retrait du M23 du sol congolais. Cette guerre crée beaucoup de dégâts, il y a des morts, il y a des gens qui errent dans la rue et qui ne savent pas où aller et quoi manger. Il y a des femmes qui sont violées."

Plusieurs autres membres de la société civile semblent unanimes pour dire que l'armée congolaise devrait recevoir beaucoup plus de moyens afin de mettre fin à la guerre. Pour ces activistes, la voie du dialogue n'a encore apporté aucune solution.

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