Burkina Faso: Retour de Compaoré - La réconciliation nationale plus importante que la justice ?

interview

Un peu moins de huit ans après son exil, l'ancien président burkinabé Blaise Compoaoré, est de retour depuis jeudi (07.07.22) au Burkina Faso. L'ancien président du Faso, condamné à perpétuité dans le dossier Thomas Sankara et compagnons, prend part ce vendredi à une rencontre des anciens chefs d'État burkinabè.

Me Pacéré Titenga est le premier avocat du Burkina Faso. Il est par ailleurs l'auteur de l'article 37 de la constitution burkinabè limitant le nombre de mandat présidentiels. C'est en voulant modifier cet article que Blaise Compaoré a été déchu en octobre 2014 par une insurrection populaire.

DW : Comment en tant qu'homme de droit, Me Pacéré Titenga, vous appréciez le retour de Blaise Compaoré au Burkina Faso ?

Me Pacéré Titenga : Le contexte est très délicat, mais il est d'extrême importance pour l'histoire du Burkina Faso et la paix. Il nous faut l'apport de tout le monde, à commencer par les anciens chefs de d'État et aussi ceux qu'on considère comme étant de grands acteurs de notre vie nationale. Il faut les contacter. Il faut les réunir. La nation, le gouvernement, les parties civiles, les victimes, je souhaiterais qu'on mette une parenthèse sur la venue du président Blaise Compaoré pour cette grande rencontre. On aurait pu imaginer une rencontre ailleurs sur un autre territoire, mais c'est jongler sur l'honorabilité, l'honneur de notre pays.

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DW : N'est-ce-pas paradoxal, il est condamné à perpétuité dans le dossier Thomas Sankara et compagnons ?

Me Pacéré Titenga : Il ne faudrait pas que nous nous trompions. La justice n'est pas au-dessus de tout. La vie de la nation, la paix de la nation sont au-dessus de tout. Par exemple, pratiquement tous les dossiers jugés sous la révolution par les tribunaux populaires de la révolution (TPR) ont été annulés.

DW : Qu'attendez-vous de cette rencontre relative à la vie, la survie de la nation ?

Me Pacéré Titenga : Qu'elle retrouve la tranquillité, qu'elle retrouve sa cohésion sociale, qu'elle retrouve sa paix. La justice c'est très bien. Je suis un homme de la justice. Je tiens à la justice ; mais il ne faut pas nous nous trompions. Ce qui est important, c'est la nation, la paix de la nation. Pour moi, il n'y a pas une piste de trop pour que ce pays connaisse la paix.

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